27 décembre 2008

Homélie de la nuit de Noël - I

Homélie de la messe de 19h30
On nous offre souvent, au presbytère, un très grand nombre de choses, et c’est très bien … et je voudrais m’attarder ce soir notamment sur les noix ! La noix est un fruit très intéressant pour aborder de façon générale la vie chrétienne : La noix est un « fruit à coque (comme la noisette ou la noix de cajou) », et elle possède les vertus suivantes (source : wikipédia )

La noix est très riche en lipides, donc très énergétique : 583,3 kcal par 100 g. Elle contient également 11 % de protides et 10 % de glucides. Riche en oméga-3, en oméga-6 et en mélatonine, elle apporte aussi des fibres alimentaires ainsi que des vitamines (principalement vitamine E, et vitamine B3, B5 et B6), et des sels minéraux (potassium, phosphore et magnésium).

Sur le plan diététique et vis à vis des risques cardio-vasculaires, ce fruit s'avère intéressant d'une part car ses lipides sont essentiellement polyinsaturés (72 % du total des lipides) et, d'autre part, par sa teneur en magnésium et fibres, reconnus comme étant des facteurs protecteurs.


De ces caractéristiques principales de ce fruit étonnant, je voudrais tirer plusieurs leçons, la première concerne Jésus, et les deux autres nous concernent nous, qui sommes ses disciples …

Lorsque Jésus est né, il n’avait pas belle apparence, ou plutôt, il n’avait pas l’apparence d’un Dieu. Un Dieu, ça ne naît pas dans une étable … un Dieu, ça n’a pas de Maman, et ça n’a pas besoin d’un Papa pour être protégé ! Jésus, le salut de Dieu en personne, ne s’est pas fait connaître par son apparence, il s’est fait reconnaître par sa richesse intérieure.

Son apparence était même parfois dure, dure comme une coque : « vous êtes des sépulcres blanchis » … « engeance de vipères »… « allez vous-en loin de moi, maudits ! » … on disait même dit, un jour en l’en l’entendant dire qu’il fallait manger sa chair et boire son sang : « ces paroles sont dures, qui peut les entendre (Jean 6) ? »

Animé par un amour très vrai et très fort, il avait le souci de nourrir et de sauver, pas le souci de paraître et d’être reconnu. Et quand on le connaissait mieux, il laissait percer la coque et il disait : « venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous procurerai le repos »

Deuxième leçon :
la noix est très utile aussi pour décrire certains phénomènes de la vie chrétienne : de même que beaucoup de ses contemporains ont mal jugé Jésus sur son apparence, de la même façon, nous avons tendance à juger très vite, trop vite …

Si nous venons dans une église 3 fois par an, nous avons tendance à juger ceux dont on voit bien qu’ils ont l’habitude, et qu’ils viennent chaque dimanche, sur l’apparence … et inversement, nous pourrions peut-être avoir la tentation de juger des personnes qui sont là presque par hasard …

« Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés … », dit Jésus !

Mais évidemment, dire cela, cela ne suffit pas, il faut aller plus loin, et c’est grâce aux enfants que nous pourrons le faire, c’est la troisième et dernière leçon de la noix …

Troisième leçon :
En effet, ce fruit a une caractéristique très intéressante : que le fruit soit bon ou pourri, la coque reste dure, c’est uniquement en ouvrant la coque que vous saurez si le fruit est bon … cela signifie que nous pouvons conserver toutes les apparences de la foi, conserver l’extérieur du christianisme, en venant à la messe 3 fois par an, ou même une fois par semaine, sans que l’on puisse s’apercevoir, à l’extérieur, que le fruit ne va pas bien …

Nous devons surtout nous attacher à notre fruit intérieur, à développer les richesses qui sont en nous et que Dieu y a déposés dans le baptême et ne pas se réfugier derrière la coque en nous disant : « le curé a dit qu’il ne fallait pas juger, je peux donc tranquillement me laisser aller, on ne me jugera pas … »

C’est là que les enfants interviennent : leur coque est moins dure, il y a moins de différence entre le fruit et la coque, au début de son développement, même la coque de la noix est tendre !

Je vous invite donc à imiter les enfants, dans ce qui est imitable, pour faire en sorte que cette foi, cet amour que vous avez à l’intérieur ne soient pas de nature à décevoir ceux qui ne voient que la coque, et ne déçoivent pas Dieu surtout, car lui a le droit de juger et il le fera à la fin des temps.

Imiter les enfants, à Noël, ce n’est pas difficile, il suffit de se mettre devant une crèche et de s’émerveiller, de se laisser toucher par un Dieu « tout petit et tout chaud », comme dirait Sartre, et de demander à Dieu la guérison intérieure, la conversion, le véritable amour de Dieu et des autres, pour que Noël ne soit pas un folklore, plus jamais, mais un événement spirituel personnel.

P. Emmanuel d'Andigné

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