Homélie de la messe de minuit
Sans doute connaissez-vous Edith Stein, cette carmélite d’origine juive, qui fut déportée à Auschwitz, après s’être convertie au christianisme, notamment grâce à deux facteurs déclenchant : d’abord une femme qui, au milieu de ses courses a fait une visite au saint-Sacrement, ce qui étonnait beaucoup la jeune fille juive qui n’avait jamais vu ça dans une synagogue, et ensuite un baby-sitting… véridique ! Baby-sitting au cours duquel elle a lu « le chemin de la perfection » de sainte Thérèse d’Avila, lecture qu’elle termina fort tard dans la nuit en s’exclamant « Das ist die Wahrheit (c’est la vérité)! »
C’est par le carmel qu’Edith Stein a découvert le Christ, c’est donc au carmel qu’elle décida d’apprendre à le connaître mieux. Au Carmel elle découvrit que la vocation des carmélites consiste à se tenir constamment aux pieds de la croix, afin d’intercéder pour le monde, de prier pour tous les hommes de la terre, demandant pardon et appelant sur eux la tendresse du crucifié …
Quelques temps après sa conversion, Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix écrit un livre magnifique intitulé « la science de la croix ».
En effet, celui qui se tient longtemps, longuement, fréquemment, assidûment, en esprit aux pieds de la croix, finit par acquérir une véritable science, un savoir organisé, précis, profond, qui lui permet de comprendre ce qui s’est passé ce jour-là, où notre Salut a été réalisé !!!
Ce soir, nous sommes aux pieds de la croix, bien sûr, puisque nous célébrons la messe, et que la messe est le renouvellement non-sanglant du sacrifice de Jésus sur la croix. Mais nous sommes aussi (c’est Noël), aux pieds de la crèche … et je voudrais tout simplement vous proposer d’entrer dans ce que l’on pourrait appeler (vous l’avez compris) la « science de la crèche » …
Avec un groupe d’enfants la semaine dernière, nous avons fait un exercice très simple et en fait assez difficile et qui consistait en ceci : se tenir, en silence, devant une crèche, et en recevoir, mystérieusement, un enseignement, un savoir, une science … la science de la crèche !
Le plus difficile, c’est de trouver une occasion de faire cet exercice sans le regard d’autrui (Qui nous gênerait sans doute) et d’avoir le courage de prendre du temps pour cela. Une fois que nous y sommes, je connais au moins deux méthodes, selon son tempérament :
la 1ère consiste à se tenir devant la crèche, sans rien dire, sans rien faire, et à se laisser toucher par la scène … il se produit alors, si on y parvient, un enseignement par capillarité, un peu comme si nous étions une goutte d’eau qui s’approche d’une flaque, l’eau attirant l’eau, et la flaque transformant toute goutte en elle-même.
Mais pour certains, il est trop difficile de se tenir ainsi, inactifs, aussi existe-t-il une deuxième méthode qui a quelques parentés avec l’enseignement de saint Ignace …
Je regarde la Vierge Marie, et j’essaie d’imaginer ce qu’elle peut bien penser, ressentir : une fois cet exercice réalisé, je puis m’adresser à elle pour qu’elle m’aide dans cette méditation, et quelle prie pour moi, afin que je comprenne mieux la grâce de Noël.
Et puis, je passe à Saint-Joseph, et puis les bergers, et puis les anges, et puis les mages …
Il y a beaucoup de trésors, dans cette scène en apparence si simple :
quelle détermination, chez Dieu, pour accepter un tel traitement pour parvenir à ses fins … quelle humilité, de la part de Dieu, de se faire rejeter par les aubergistes … quelle drôle de façon de la part du Messie de se montrer pour la première fois au monde … quelle aventure pour Joseph, qui pensait sans doute faire un mariage comme tout le monde … quelle aventure pour Marie, qui a donné le sein au Fils de Dieu …quelle grâce pour les bergers qui passaient par là et auraient pu passer ailleurs …quelle récompense pour les Mages,
qui obtiennent maintenant le résultat de leurs recherches …quel beau jour pour les enfants, à cette époque déjà, eux qui comprennent si vite ce que l’on comprend si lentement …quelle joie pour la création toute entière qui voit là en elle-même le principe de son ordre retrouvé !
La science de la crèche est bien plus vaste que cette litanie, que Dieu nous fasse la grâce d’être des scientifiques de cette science-là, ainsi soit-il !
C’est par le carmel qu’Edith Stein a découvert le Christ, c’est donc au carmel qu’elle décida d’apprendre à le connaître mieux. Au Carmel elle découvrit que la vocation des carmélites consiste à se tenir constamment aux pieds de la croix, afin d’intercéder pour le monde, de prier pour tous les hommes de la terre, demandant pardon et appelant sur eux la tendresse du crucifié …
Quelques temps après sa conversion, Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix écrit un livre magnifique intitulé « la science de la croix ».
En effet, celui qui se tient longtemps, longuement, fréquemment, assidûment, en esprit aux pieds de la croix, finit par acquérir une véritable science, un savoir organisé, précis, profond, qui lui permet de comprendre ce qui s’est passé ce jour-là, où notre Salut a été réalisé !!!
Ce soir, nous sommes aux pieds de la croix, bien sûr, puisque nous célébrons la messe, et que la messe est le renouvellement non-sanglant du sacrifice de Jésus sur la croix. Mais nous sommes aussi (c’est Noël), aux pieds de la crèche … et je voudrais tout simplement vous proposer d’entrer dans ce que l’on pourrait appeler (vous l’avez compris) la « science de la crèche » …
Avec un groupe d’enfants la semaine dernière, nous avons fait un exercice très simple et en fait assez difficile et qui consistait en ceci : se tenir, en silence, devant une crèche, et en recevoir, mystérieusement, un enseignement, un savoir, une science … la science de la crèche !
Le plus difficile, c’est de trouver une occasion de faire cet exercice sans le regard d’autrui (Qui nous gênerait sans doute) et d’avoir le courage de prendre du temps pour cela. Une fois que nous y sommes, je connais au moins deux méthodes, selon son tempérament :
la 1ère consiste à se tenir devant la crèche, sans rien dire, sans rien faire, et à se laisser toucher par la scène … il se produit alors, si on y parvient, un enseignement par capillarité, un peu comme si nous étions une goutte d’eau qui s’approche d’une flaque, l’eau attirant l’eau, et la flaque transformant toute goutte en elle-même.
Mais pour certains, il est trop difficile de se tenir ainsi, inactifs, aussi existe-t-il une deuxième méthode qui a quelques parentés avec l’enseignement de saint Ignace …
Je regarde la Vierge Marie, et j’essaie d’imaginer ce qu’elle peut bien penser, ressentir : une fois cet exercice réalisé, je puis m’adresser à elle pour qu’elle m’aide dans cette méditation, et quelle prie pour moi, afin que je comprenne mieux la grâce de Noël.
Et puis, je passe à Saint-Joseph, et puis les bergers, et puis les anges, et puis les mages …
Il y a beaucoup de trésors, dans cette scène en apparence si simple :
quelle détermination, chez Dieu, pour accepter un tel traitement pour parvenir à ses fins … quelle humilité, de la part de Dieu, de se faire rejeter par les aubergistes … quelle drôle de façon de la part du Messie de se montrer pour la première fois au monde … quelle aventure pour Joseph, qui pensait sans doute faire un mariage comme tout le monde … quelle aventure pour Marie, qui a donné le sein au Fils de Dieu …quelle grâce pour les bergers qui passaient par là et auraient pu passer ailleurs …quelle récompense pour les Mages,
qui obtiennent maintenant le résultat de leurs recherches …quel beau jour pour les enfants, à cette époque déjà, eux qui comprennent si vite ce que l’on comprend si lentement …quelle joie pour la création toute entière qui voit là en elle-même le principe de son ordre retrouvé !
La science de la crèche est bien plus vaste que cette litanie, que Dieu nous fasse la grâce d’être des scientifiques de cette science-là, ainsi soit-il !
P. Emmanuel d'Andigné
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