30 décembre 2008

Homélies

DIMANCHE DE LA SAINTE FAMILLE – ANNEE B


28 Décembre 2008



Je rappelle la première prière de cette messe : « Tu as voulu, Seigneur, que la Sainte Famille nous soit donnée en exemple ; accorde-nous la grâce de pratiquer comme elle les vertus familiales et d’être unis par les liens de ton amour, avant de nous retrouver pour l’éternité dans la joie de ta maison. »

L’essentiel est dit. Pourquoi l’Eglise a-t-elle institué cette fête aussitôt après Noël ? Pour qu’elle nous fasse contempler l’atmosphère d’union profonde dans l’amour de Marie et Joseph avec l’Enfant Jésus, et que nous en tirions profit pour nous-mêmes.

Il ne suffit pas de se pencher avec attendrissement sur la crèche illuminée. Cette crèche nous appelle à réfléchir sur la venue de l’Enfant Dieu, et donc sur le sens de notre propre existence.
En réalité il n’est guère possible de comparer dans le détail nos familles à celle de Jésus. Celle-ci est tout-à-fait unique, exceptionnelle, extraordinaire et profondément mystérieuse. Nous ne trouvons pas plus de points communs avec la famille d’Abraham, Sara et Isaac.
Et pourtant c’est la même intervention du Seigneur, du Maître des temps et de l’histoire, dans notre humanité. Puis c’est la même réponse, humble et confiante, dans la foi, des parents d’Isaac et de Jésus.

Les « vertus familiales » dont parlait la prière, nous les voyons pratiquées avec une absolue générosité dans la Sainte Famille.

L’Eglise, par la voix du Pape et des évêques, n’a pas manqué de nous les donner en exemple, particulièrement dans les textes des Conciles, repris à notre époque par le catéchisme de l’Eglise catholique, que je cite ici :

« La famille chrétienne est une Communion de personnes, trace et image de la Communion du Père et du Fils dans l’Esprit Saint. Son activité procréatrice et éducative est le reflet de l’œuvre créatrice du Père. Elle est appelée à partager la prière et le sacrifice du Christ. La prière quotidienne et la lecture de la Parole de Dieu fortifient en elle la charité. Les relations au sein de la famille entraînent une affinité de sentiments, d’affections et d’intérêts, qui provient surtout du mutuel respect des personnes. La famille est une communauté privilégiée appelée à réaliser « une mise en commun des pensées entre les époux et aussi une attentive coopération des parents dans l’éducation des enfants. »

Ces textes, qui expriment un idéal très élevé, peuvent paraître à certains assez théoriques et abstraits. Ils méritent pourtant d’être étudiés, et leurs applications concrètes sont d’une importance fondamentale pour la vie en société.
J’ajoute donc cette dernière citation :

« La famille est la cellule originelle de la vie sociale. Elle est la société naturelle où l’homme et la femme sont appelés au don de soi dans l’amour et dans le don de la vie. L’autorité, la stabilité et la vie de relations au sein de la famille constituent les fondements de la liberté, de la sécurité, de la fraternité au sein de la société. La famille est le communauté dans laquelle dès l’enfance on peut apprendre les valeurs morales, commencer à honorer Dieu et bien user de la liberté. La vie de famille est initiation à la vie en société. »

Nous aurons pu noter au passage quelques expressions vite dites, et pourtant de grande importance, telles que :
- le mutuel respect des personnes
- la mise en commun des pensées entre les époux
- l’attentive coopération des parents dans l’éducation de leurs enfants
- tout cela supposant un don de soi dans l’amour.

Nous avons malheureusement souvent sous les yeux de grandes carences dans ces domaines. Les mésententes, les paroles agressives, les conflits dans lesquels chacun reste sur ses positions sans aucune concession, sont autant de causes de souffrances qui devraient être évitées. Nous savons aussi combien les dissociations de couples sont néfastes pour l’autorité nécessaire à l’égard des enfants, leur équilibre psychologique, leurs relations vis-à-vis des parents.

La famille chrétienne doit apprendre les valeurs morales, non pas comme des contraintes pénibles, mais comme les fondements de la liberté, de la sécurité, de la fraternité. C’est ainsi qu’elle honore Dieu.

La famille chrétienne a une mission irremplaçable dans la société d’aujourd’hui. Elle doit témoigner de l’Esprit Saint qui l’anime, de l’Esprit qui unit chacun de ses membres par les liens de l’amour du Seigneur _ pour reprendre les termes de la prière : « avant de nous retrouver pour l’éternité dans la joie de sa maison. »

Amen
Père Jean Rouillard

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