18 octobre 2009

Homélie du 04 octobre 2009

Homélie du 27ème dimanche du temps Ordinaire - Année B
Toutes les lectures de cette messe ont un rapport avec la famille, sa grandeur et sa dignité. « L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un », nous disait le livre de la Genèse. « Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plants d’olivier », poursuivait le psaume 127. « Jésus, qui sanctifie les hommes, n’a pas honte de les appeler ses frères », ajoute la lettre aux hébreux. Et l’Evangile selon saint Marc, après avoir rappelé le texte de la genèse, nous parle des enfants : « laissez venir à moi les petites enfants, répond vivement Jésus à ses disciples.
Il est donc aujourd’hui tout d’abord indiqué de rendre grâce au Seigneur pour la création. « Le Seigneur Dieu façonna toutes les bêtes de champs et tous les oiseaux du ciel … c’était des êtres vivants ».
Puis il créa l’homme et la femme. Il mit un grand amour de l’un pour l’autre. On a tellement tendance à s’arrêter à tout ce qui contrarie le dessein de Dieu qu’on peut le louer pour la grandeur et la beauté de son œuvre.
Bien sûr, le récit des premières pages de la Bible n’est pas à prendre au sens scientifique et historique, tel qu’on l’entend aujourd’hui. Mais dans son apparente naïveté, il renferme des vérités fondamentales.
Le monde est l’œuvre d’un Dieu bon qui a créé de la beauté, qui a voulu que des êtres, à son image, vivent dans l’amour, dans le bonheur, dans la liberté guidée par l’amour.
Disons notre reconnaissance à Dieu pour tous ceux et celles qui nous ont transmis la vie et les valeurs essentielles d’une existence harmonieuse et paisible, nos parents en premier lieu, nos ancêtres et toutes les personnes qui d’une manière ou d’une autre ont contribué à notre bien. On se réjouit de voir des jeunes qui s’aiment s’orienter vers le mariage. La lettre aux hébreux nous ouvre à des horizons beaucoup plus vastes, quoique mystérieux : celui qui est le Fils de Dieu, Dieu lui-même, a été abaissé un peu au-dessous des anges. Lui qui est à l’origine du salut de tous, il a accepté de connaître la souffrance, la passion très douloureuse et la mort, et cela pour conduire une multitude de fils jusqu’à la gloire.
Ainsi, « Jésus qui sanctifie, et les hommes qui sont sanctifiés, sont de la même race. » Jésus confie à l’homme une dignité incroyable, au point de l’appeler « son frère ». L’homme doit donc répondre à cet immense privilège. C’est ce que chante le psaume : « heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies ».
Il aura à se nourrir du travail de ses mains. Sa femme collaborera activement dans la maison pour réunir ses fils autour d’une table généreuse. « Voilà comment sera béni celui qui craint le Seigneur ». L’idéal est ainsi exprimé. Et le verset de l’alleluia l’explicite : « « Si nous demeurons dans l’amour, nous demeurons en Dieu : Dieu est amour ».
Mais l’Evangile aborde tout de suite les difficultés. L’harmonie du couple peut se détériorer. La tentation de rupture guette ceux qui s’aimaient sincèrement. Jésus rappelle que, si Moïse a consenti certaines permissions, c’est à cause de l’endurcissement du cœur. Mais au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme… ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu’un. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! ». L’Evangile se poursuit avec la scène concernant les enfants que l’on présentait à Jésus, alors que les disciples les écartaient sans ménagement.
Il se trouve que ces jours-ci, la liturgie est revenue à plusieurs reprise sur les enfants. Jeudi, en la fête de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, l’Evangile selon saint Matthieu répondait à la question : « qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? ». Jésus plaça un petit enfant au milieu de ses disciples et il déclara : « « si vous ne changez pas pour devenir comme des petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux … Et celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille. »
Le lendemain, 02 octobre, en la fête des saints Anges Gardiens, Jésus nous redisait : « Celui qui se fera petit comme cet enfant, c’est celui-là qui est le plus grand dans le royaume des cieux … gardez-vous de mépriser u seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon père qui est au cieux. »
Ces remarques de Jésus devraient avoir d’autant plus de relief que la société de l’époque n’accordait guère d’importance aux enfants et les maintenait dans un état de complète dépendance.
Ce que Jésus nous donne en exemple ici, c’est la disponibilité, la confiance, l’obéissance simple et spontanée de l’enfant qui se sent aimé.
En la fête de Saint François d’Assise, demandons-lui de nous faire partager son esprit d’admiration pour la nature et de louange à son Créateur. Amen.

P. Jean Rouillard

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