27 avril 2008

Catéchèses du Lundi

Les sept sacrements, suite - L’onction des malades – 21 avril 2008

Introduction :
Je commence par vous rappeler qu’il existe 3 « familles » de sacrements : les sacrements de l’initiation (baptême, eucharistie, confirmation), les deux sacrements de guérison (pardon et onction des malades), les deux sacrements de communion (mariage et ordre). Par ailleurs, il existe une autre manière de « classer » les sacrements, et cette fois en deux familles : les sacrements « à caractère » (qui sont indélébiles et que l’on ne reçoit qu’une fois) et les autres … l’onction des malades n’est pas un sacrement « à caractère », puisqu’on le reçoit autant de fois que nécessaire (ce n’est pas forcément l’extrême onction !).

Il est toujours bon de rappeler que l’Eucharistie constitue le « sommet » des 7 sacrements (l’expression est de Vatican II), et que par conséquent, en l’occurrence, le sacrement d’ onction des malades est orienté tout entier vers l’Eucharistie et en dépend entièrement comme d’une source : le pardon des péchés (qui est contenu dans l’onction des malades) vient du sacrifice du Christ, et celui-ci nous est rendu présent par l’Eucharistie.

Définition de ce sacrement (elle nous est donnée par le Catéchisme, n°1499) :
"Par l'Onction sacrée des malades et la prière des prêtres, c'est l'Eglise toute entière qui recommande les malades au Seigneur souffrant et glorifié, pour qu'il les soulage et les sauve; bien mieux, elle les exhorte, en s'associant librement à la passion et à la mort du Christ à apporter leur part pour le bien du peuple de Dieu" (LG 11).

Comment le CEC procède pour développer la doctrine du Sacrement des Malades ?
A) le Catéchisme commence par une phrase assez générale sur la souffrance et la maladie dans l’expérience humaine …

B) puis il rappelle le lien mystérieux qui unit maladie, péché et mort, dont on pourrait dire qu’ils sont tous les trois sous le signe du désordre.

C) Dans un troisième temps, on contemple Jésus qui s’approche des malades, de si près qu’il fint par s’identifier à eux (cf. Mt 25,36)

D) mais rapidement, la guérison est décrite comme un signe du royaume : il s’agit en fait surtout pour Jésus de lutter contre le péché et la mort, en accompagnant ce principal combat du signe de la guérison.

E) les disciples continuent cette œuvre de son « vivant » (Mc 6,12)

F) Et après la résurrection (Mc 16), ils sont confirmés dans cette œuvre qui court encore aujourd’hui.

Il s’agit de fonder dans le Christ l’existence de ce sacrement, dans un contexte culturel qui a parfois mis en doute l’institution des sacrements par Jésus … J’ai parfois entendu : « le mariage, ça n’a pas toujours été un sacrement » ; il y a une double erreur :

1) on ne disait pas, dans l’Eglise très primitive « Tiens, nous allons célébrer un sacrement aujourd’hui » ; la question de la liste des sacrements est venue bien après, de même que beaucoup de dogmes que l’on a dû préciser sur le Christ, l’Esprit, la Vierge …
2) l’institution des sacrements n’est pas toujours sur le plan formel un acte du Christ mais est toujours enraciné très clairement en lui et vivifié par le mystère pascal rendu présent dans l’Eucharistie.

G) étape suivante, le CEC se pose la question « est-ce bien un sacrement ? ». Pour répondre, le document établit un lien entre Jésus, Marc Jacques (celui qui a formalisé ce sacrement) … jusqu’à aujourd’hui.

Reportons-nous à Jc 5,14-15 :
"Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les prêtres de l'Eglise et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis."

H) avant-dernière étape, on continue le parcours historique : on a de plsu en plus tendance à administrer ce sacrement à l’article de la mort, tout en constatant qu’on a toujours pensé à la guérison,

I) et enfin, dernière étape du raisonnement : aujourd’hui, on revient à un sens plus large de cette onction en ne liant plus systématiquement ce sacrement à la mort prochaine.

Description de la « liturgie » de l’onction des malades :
NB. Le CEC (et le concile avant lui) voudraient insister sur ce mot, pour éviter le caractère « privé » qu’avait pris ce sacrement ; par exemple, il recommande de célébrer dans l’église, ou encore en lui attribuant une structure calquée sur l’Eucharistie.

Ce sacrement comporte les trois éléments constitutifs suivants :

L’Imposition des mains , comme dans tous les sacrements ; la Prière, comme dans l’Eucharistie, la confirmation et l’ordre ; l’Onction d'huile, comme dans le baptême, l’ordre et la confirmation

Les effets de ce sacrements
Les dons de l’Esprit Saint nécessaires au réconfort
L’union à la Passion du Christ
Une grâce ecclésiale (l’Eglise soutient le malade et celui-ci fait du bien à l’Eglise en associant sa souffrance à la Pâque du Christ)
Et enfin la préparation du dernier passage

P. Emmanuel d'Andigné

25 avril 2008

Homélies

Homélie du 5ème dimanche de Pâques-Année A-20 avril 2008
Les Actes des Apôtres, dont l’auteur est l’évangéliste saint Luc, comme vous savez sans doute, nous racontent la conversion de nombreux juifs au christianisme parmi lesquels beaucoup de prêtres. Il faut préciser deux choses :

d’abord que la conversion dont il s’agit n’est pas un passage de l’incroyance à la foi, comme on le vivrait aujourd’hui, mais l’accueil de Jésus comme Messie, la conviction qu’il est le fils de Dieu et non pas simplement un prophète ou un sage …

Ensuite le mot « prêtre » n’a pas exactement la même signification que dans l’Eglise aujourd’hui : les prêtres juifs (cohen) faisaient monter vers Dieu des prières, mais le lien qu’ils établissaient avec Dieu était extérieur à eux : tandis que depuis le Christ, les prêtres reçoivent un sacerdoce qui est à la fois humain et divin : le seul prêtre au sens fort du terme c’est le Christ et le sacerdoce chrétien c’est le sacerdoce de Jésus qui fait son entrée dans un être humain. Cet unique sacerdoce de Jésus établit un contact parfait entre Dieu et l’homme.

Vous vous souvenez peut-être que j’avais fait une distinction entre la conversion « type carême » et la conversion « type-pâques » (le carême nous aide à reconnaître ses péchés et à s’en détourner ; Pâques, lui, comme c’est visible à Emmaüs, fait passer de la tristesse à la joie) …

Eh bien, il existe aussi une conversion « type Saint Jean », ou plus exactement un troisième aspect de cette conversion permanente que nous vivons, et il s’agit d’une conversion par l’illumination de l’intelligence. D’une manière magnifique (et parfois difficile), saint Jean nous fait part de son émerveillement face au mystère du Christ, qui a fait qu’il est passé du judaïsme au christianisme (nous avons d’autres exemples d’illumination de l’intelligence, dont le plus célèbre est sans doute saint Augustin). Avec saint Jean, nous explorons le mystère de Dieu, mystère personnel profond, qui me fait penser à une histoire vraie.

Un jour de pèlerinage, une dame s’approche de l’un de mes confrères et lui dit : « elle est compliquée votre religion, un seul Dieu et trois personnes en même temps ! … ». Et mon confrère de répondre : « et votre vie, Madame, est-elle simple ? … ». « Oh vous savez, mon Père, c’est compliqué… ». « Eh bien, Madame, ma religion n’est pas plus compliquée que votre vie … »

Au fond, quand on rencontre une personne, il y a toujours une part de mystère, et donc, face au mystère de Dieu, il nous faut accepter la personne et son mystère, sans vouloir posséder entièrement par notre intelligence le mystère de cette personne, c’est ce que nous pouvons faire pour Dieu …

Cependant, une fois que nous avons fait preuve d’humilité en face du mystère de Dieu et que nous continuerons à le faire, nous pouvons dire des choses sur Dieu, grâce à saint Jean :

Nous savons déjà, évidemment, du Père, qu’il est l’origine de toutes choses, mais Jésus suggère aujourd’hui dans l’Evangile qu’il est également la destination de toutes choses : à la fin de notre existence, nous entrerons dans la demeure du Père où une place spécifique nous attend (« réjouissez-vous, dit Jésus, de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux » : chacun de nos noms est inscrit en lettres d’or dans le cœur de Dieu, et nous prendrons notre place dans cet endroit qui est le plus doux qui soit).

Quant au Fils, Jésus, il est en fait inséparable du Père : « je suis dans le Père et le Père est en moi », ce qui est une autre façon de dire qu’il n’y a qu’un seul Dieu, bien qu’il y ait plusieurs personnes ; Jésus fait comprendre, dans cet évangile, qu’il y a une distinction en Dieu, de la même façon que, dans un être humain, on peut distinguer plusieurs parties et pourtant il y a un seul être.

Jésus dit qu’il est le Chemin, il s’agit du chemin qui va de Dieu vers l’homme et de l’homme vers Dieu, les deux ! Jésus est aussi, on l’oublie souvent, celui par lequel Dieu s’est habitué à être un homme. Jésus est lui-même le chemin puisqu’il est à la fois homme et Dieu. Par l’image de la porte (dimanche dernier, Jn 14), Jésus nous fait comprendre qu’il a comme deux côtés, deux « battants » : un battant côté humain, un battant côté divin …

Jésus dit qu’il est la Vérité, ce qui signifie sans doute qu’il dit toujours la vérité, mais c’est quelque chose de plus : il était là, en quelque sorte, lorsque le monde fut créé, c’est même par lui que tout a été créé, par son entremise (c’est par la Parole, par le Verbe, seconde personne de la sainte trinité, que Dieu a créé toutes choses ; « Dieu dit … et ce fut ainsi »). Par conséquent, celui qui le connaît et qui le reçoit, reçoit en lui la vérité sur toutes choses, il se met à comprendre l’origine de toutes les choses. La Vérité, pour un chrétien, ce n’est pas quelque chose, c’est quelqu’un qui contient en lui tous les tenants et tous les aboutissants de la réalité

Jésus dit qu’il est la Vie, car si nous passons de la vie à la Vie, c’est bien sûr par lui, le premier ressuscité ; celui qui reçoit Jésus en lui reçoit une Vie qui ne passe pas, qui n’est autre que la vie divine elle-même. Il fallait que cette communication de la vie divine soit faite à l’humanité et ce fut par un homme, Jésus, que cette merveille fut réalisée.

Et alors, me direz-vous, que devient l’Esprit ? Jésus en parlera dimanche prochain, il dévoile le mystère de Dieu petit à petit, afin que nous puissions supporter le poids de la découverte et nous familiariser peu à peu avec le mystère de Dieu, Père, Fils, saint-Esprit …

La question est : tandis que Dieu se dévoile à nous, sommes-nous prêts à nous dévoiler à lui ? A nous exposer à son regard ?

P. Emmanuel d'Andigné

Homélies

Homélie du 4ème dimanche de Pâques - année A-13 avril 2008
Vous avez mis au courant, sans doute, du double évènement de cette semaine (08 avril dernier, le décès du Père Antoine Dubois, jeune prêtre de 34 ans en paroisse à Saumur et l’assassinat du frère Joseph Douet en Guinée Konakry) : c’est l’occasion de faire le point sur toutes les morts révoltantes, comme la mort d’un enfant, d’un jeune homme ou une jeune femme … Cette lecture spirituelle des évènements s’articule autour de trois mots-clé.

La prière
Je commence par vous signaler le phénomène qu’a connu la ville de Saumur : celle-ci s’est transformée en véritable chapelle ! Des enfants préféraient dire le chapelet pendant la récréationplutôt que de jouer, la chapelle de la rue du Temple ne désemplissait pas … Il s’est produit ce que l’on pourrait appeler un « miracle de la prière ».

Fallait-il et faut-il encore maintenant prier pour le Père Antoine ?

Je commence par un aveu : j’ai prié pour sa guérison, tout en me préparant à sa mort. Les deux à la fois. Car le miracle est un signe, ce n’est pas automatique. Le miracle n’est pas rendu nécessaire parce que c’est un jeune, ou parce c’est un jeune prêtre et que les prêtres se font plus rares … il est accordé par Dieu, mystérieusement, dans le but de susciter la foi. Faut-il prier pour le Père Antoine, encore aujourd’hui ? Oui, sûrement ! Pour attirer sur lui la miséricorde divine, et pour que Dieu accorde aux siens la force et la paix.

Le mystère
Un jeune prêtre de 34 ans meurt en trois semaines, quel mystère ! Dieu ne « s’amuse » pas à faire mourir les gens, c’est entendu, mais pourquoi a-t-il permis une telle chose ?

Là encore, je commence par un aveu : je ne comprends pas tout de ce qui vient de se passer. Un prêtre étranger m’a envoyé le mail suivant : « On avait tant besoin de lui ici-bas, mais on est sûr que Dieu sache mieux que nous. S'Il l'a permit, c'est parce qu'Il sait déjà quels seront les fruits. » Je partage volontiers ce point de vue, mais cette explication n’est pas encore suffisante et la frustration intellectuelle est presque intacte … il faut accepter de naviguer à vue, avec confiance et avec foi, en attendant d’y voir plus clair. Ce n’est qu’au Ciel que nous comprendrons tout parfaitement.

Ce qui augmente notre douleur, c’est que nous avons aujourd’hui l’illusion de la toute-puissance et de l’immortalité, en raison des progrès de la technologie … les médecins en font les frais, on finit par leur reprocher injustement une toute-puissance qu’ils n’ont pas, évidemment … cet événement nous rappelle notre condition de créatures, fragiles, mortelles, que même la plus haute technologie ne changera pas fondamentalement.

Ensuite, pour y voir plus clair, je regarde Jésus, et voici ce que je vois :

Premièrement, la grande réponse de Jésus au mystère de la souffrance et de la mort est, me semble-t-il, d’avoir d’abord expérimenté lui-même la souffrance et la mort …
Ensuite, je contemple ce que l’on pourrait appeler la réussite de l’amour dans le mystère de la croix. La croix a passé pour un échec, alors que la réussite, c’est justement d’aimer : si le Père Antoine a aimé, à chaque fois qu’en vérité il a aimé (tel le Bon Pasteur de l’Evangile) pendant ces quatre années de ministère, il a réussi sa vie, même si celle-ci fut courte ! Le passage de Jésus sur la terre ne fut-il pas de 33 ans, dont 3 années seulement de vie publique ? …
Ensuite encore, il nous faut redire cette phrase qui a peut-être une nouvelle résonance pour nous aujourd’hui : Jésus est ressuscité d’entre les morts ! Ce fut l’œuvre de l’Esprit-Saint, et l’Esprit-Saint habite dans nos cœurs, de sorte que nous espérons et nous croyons que la mort du Père Antoine, comme la mort de tous nos frères et sœurs dans le Christ, est une entrée dans la joie, la paix et la lumière définitives.

Enfin, je constate avec vous que le ministère de Jésus a été plus important encore dans le Ciel qu’il ne le fut sur la terre, et il en est de même pour le ministère du prêtre : le Père Antoine demeure prêtre pour l’Eternité et nous devons plus que jamais nous appuyer sur son sacerdoce (qui est en fait celui de Jésus à travers lui).

Les vocations (c’est la journée mondiale de prière pour les vocations )

Je commence par un troisième aveu : une réflexion m’a bien plu, de la part d’une personne que j’ai eu au bout du fil : « du coup, il faut demander 10 nouveaux prêtres à Dieu » … ce qui me plaît dans cette réaction à la mort du Père Antoine, c’est ce mélange de foi et d’audace : la foi ne se décourage jamais, qui espère contre tout espérance ; ça a quelque chose de surhumain, et c’est pourquoi nous demandons à Dieu d’augmenter en nous et la foi et l’audace. Audace que je sens chez des saints comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui s’adressait à Dieu comme une petite fille intrépide qui n’a pas peur de grand’chose et qui a une totale confiance dans la puissance de Dieu.

Oui, nous demandons à Dieu qu’il suscite des vocations ! Mais je vois trois raisons à cela :
1) Nous avons la conviction que en répondant à cet appel, les hommes en question seront heureux, nous ne recherchons pas simplement à ce qu’ils rassurent nos esprits en gonflant les statistiques.
2) nous sommes sûrs que Dieu nous exaucera (Jérémie 33,18 « jamais les prêtres lévites ne manqueront de descendants qui se tiennent devant moi pour offrir l'holocauste, faire fumer l'oblation et offrir tous les jours le sacrifice. »)
3) et enfin la troisième raison est que, en effet, nous manquons de prêtres, nous en avons besoin et cela aussi fait partie des raisons pour lesquelles quelqu’un pourra s’avancer en disant : « eh bien moi, je suis disponible ! Me voici ! »

Cette journée mondiale de prière pour les vocations nous permet aussi d’élargir notre regard : toute vie chrétienne est une réponse à une vocation, et il est nécessaire et premier de se concentrer sur la foi ; il n’est pas d'abord indispensable de se focaliser sur la vocation sacerdotale (et de céder ainsi à la panique de la diminution). Pour « faire » un prêtre ou une religieuse ou un laïc consacré, il faut d’abord un chrétien, tâchons d’être nous-mêmes, et des vocations vont éclore, comme naturellement.

P. Emmanuel d'Andigné

Homélies

Homélie du 3ème dimanche de Pâques- 06 avril 2008
Nous voici parvenus au 3ème dimanche de pâques … la viande et le chocolat ont repris toutes les places d’honneur dans nos repas, ils n’ont sans doute jamais quitté nos esprits pendant le carême …

Il apparaît clairement à tout le monde que le carême est un temps de conversion, la nourriture étant ce langage universel qui n’est que la partie visible de ce retour à Dieu que nous faisons chaque année.

Conversion. Ce mot signifie « retournement ». Le récit du pèlerinage d’Emmaüs est un récit de conversion, mais pas d’une conversion type « carême », une conversion type « pâques » … c’est bien une conversion n’est-ce pas, puisque les disciples allaient de Jérusalem à Emmaüs, et ils se retournent, rebroussent chemin, vers Jérusalem. Emmaüs, c’est le récit d’une conversion !

Il nous reste à savoir de quelle conversion il s’agit … et l’Evangile nous dit qu’« ils s’arrêtèrent, tout tristes ». Avant le retournement, avant la conversion, ils sont tristes et le texte poursuit : « notre cœur n’était-il pas tout brûlant, tandis qu’il nous parlait sur la route ? »

Comment la joie de Dieu est-elle entrée dans le monde ? Par la bonne nouvelle de la résurrection … la conversion d’Emmaüs, c’est donc le passage de la tristesse à la joie, et c’est une véritable conversion. J’en tire deux conclusions pour nous, aujourd’hui :

La première est que pour se retourner vers Dieu, pour se convertir, il y a les efforts de carême et la joie de Pâques, les deux ! Et à vrai dire, si j’osais une comparaison, je dirais que les efforts de carême sont à la joie de Pâques ce que le démarreur est au moteur dans une voiture. Nous avons besoin du démarreur, mais c’est le moteur qui fait avancer la voiture : nous avons besoin des efforts de carême, mais c’est la joie de Pâques qui fait avancer la foi. Il est nécessaire de reconnaître le mal qui est en nous pour l’extirper, car c’est un frein à l’irruption de la joie de Dieu, mais c’est encore plus nécessaire de comprendre à quel point la joie de Dieu a le désir d’entrer dans le monde.

Et la deuxième conclusion que je tire de la conversion d’Emmaüs m’est fournie parle texte lui-même : celui qui s’est retourné sur le chemin grâce à la rencontre de Jésus ne peut pas s’empêcher de partager sa découverte et donc de répandre la joie dans le monde.

Voici ce que nous a dit le Pape Benoît XVI , le 24 avril 2005, alors qu’il est un tout jeune Pape, je le cite : "Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire. Il n’y a rien de plus beau que d’être rejoints, surpris par l’Évangile, par le Christ. Il n’y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec lui. La tâche du pasteur, du pêcheur d’hommes, peut souvent apparaître pénible. Mais elle est belle et grande, parce qu’en définitive elle est un service rendu à la joie, à la joie de Dieu qui veut faire son entrée dans le monde."

Le pêcheur d’homme, c’est chacun de nous, l’évangélisation est un service rendu à la joie.

Cependant, je ne voudrais pas terminer sans remarquer quelque chose avec vous : Jésus marche avec les disciples d’Emmaüs, sans doute pendant un long moment, dans le sens Jérusalem-Emmaüs, c’est-à-dire en accompagnant longuement leur « parcours de tristesse ». Cela signifie que nous devons marcher avec ceux qui « s’arrêtent, tout tristes »…c’est dans la mesure où nous aurons été capables de les accompagner longuement que nous pourrons créer les conditions de leur retour à la joie par l’annonce de la Résurrection.

Soyons donc dans la joie, non seulement d’avoir reçu nous-mêmes cette bonne nouvelle, mais d’avoir été nommés par Dieu, sans aucun mérite de notre part, les ambassadeurs de la joie.

P. Emmanuel d'Andigné

Homélies

Homélie du 2ème dimanche de Pâques - 30 mars 2008
En ce dimanche de la miséricorde, une trentaine de paroissiens ont fait le choix de se consacrer (ou de renouveler leur consécration ) à la Vierge Marie. Voici la lecture spirituelle de cet évènement.
Avec les beaux jours qui vont revenir, les vitraux de Sainte-Bernadette prendront tout leur éclat, car ils ont été faits pour le jeu de lumière, pas pour représenter quelque chose ou du moins quelque chose qui n’aurait qu’un seul sens …

Le 31 mars, nous fêterons l’Annonciation (le 25 mars tombant pendant l’octave de Pâques), nous allons donc fêter la Vierge Marie, que nous pourrions appeler « le plus beau vitrail de l’Eglise » de l’Eglise avec un grand E …

Imaginez que l’ Eglise que nous formons, cet ensemble de cœur et de chair soit comparable à ce bâtiment dans lequel nous sommes : alors, nous sommes, nous, dans ce bâtiment, les pèlerins de la vie sur la terre, et puis, au-delà des murs, dans le ciel, se trouvent ceux qui nous ont précédés « et qui dorment dans la paix ».

Parmi ceux qui ont quitté le bâtiment et qui se sont rapprochés du ciel, il y a ceux qui sont transparents à la lumière divine : ce sont les vitraux qui ont été polis par les années, par les souffrances, par les efforts, et par le contact de la miséricorde divine. C’est grâce aux saints du ciel que la lumière divine nous arrive, et en fait, c’est cela être saint : c’est laisser passer la lumière divine de Dieu aux hommes, il n’y a qu’un seul soleil, une seule lumière, mais il y a mille vitraux, qui chacun à sa manière font passer la lumière dans le bâtiment ici-bas.

Au fond, pourquoi attribuer à un saint un miracle ? En réalité, c’est toujours Dieu qui fait le miracle, mais il le fait comme au moyen d’un vitrail qui fait passer la lumière : le saint est suffisamment transparent à la lumière divine, même s’il a toujours une belle épaisseur humaine, et Dieu passe par lui pour réaliser sa merveille. C’est ainsi qu’on procède pour canoniser quelqu’un : si des miracles ont été réalisés par son intercession, cela signifie que le vitrail est parfaitement nettoyé, qu’il est bien placé pour diffuser la lumière, et donc qu’il est saint, capable de diffuser la lumière divine.

Avec cette définition, vous comprenez bien que la préparation de la sainteté ne se fait pas après la mort, mais pendant la vie, de la même façon qu’on a d’abord fabriqué les vitraux, patiemment, qu’on les a préparés puis assemblés : la sainteté, même si elle n’apparaît qu’après la mort, est une affaire qui se prépare ici-bas, dès maintenant, nous recevons dès maintenant la lumière divine qui se reflète tant bien que mal sur nos visages.

Parmi les « vitraux », le plus d’entre eux est la Vierge Marie, chef d’œuvre de Dieu… grâce à elle, la lumière de Dieu nous arrive, et elle nous arrive plus vite qu’avec tout autre vitrail (c’est ce que le Père le Pivain nous a dit lors de la préparation à la consécration mariale, le 09 mars dernier : on va plus vite à Jésus par Marie que directement à lui ! Cela peut paraître curieux, mais c’est bien ce que l’expérience montre : c’est une question de lumière et de transparence.

Se consacrer à la Vierge Marie, comme certains vont le faire aujourd’hui, c’est prendre exemple sur le plus beau vitrail, se laisser polir par la miséricorde, c’est-à-dire cette puissance divine qui se dépose sur notre humanité, et quand c’est nécessaire les plaies de notre âme ; se consacrer à la Vierge Marie, c’est se laisser polir en prenant exemple sur elle, qui fut couverte par la miséricorde le jour de l’Annonciation, le jour de la Visitation, aux pieds de la croix, à la résurrection et le jour de la Pentecôte.

La miséricorde divine n’est pas restée dans le ciel, elle est descendue au milieu de nous, elle a pris chair, c’est Jésus qui a pris chair de la Vierge Marie : on appelle désormais Marie « mère de miséricorde » (mater misericordiae dans le Salve Regina) ; se consacrer à elle, c’est donc en fait se consacrer à Jésus, parfaite expression de la miséricorde de Dieu, ou plus exactement encore renouveler d’une manière spéciale la consécration déjà faite à Dieu le jour du baptême, un peu comme le départ Routier, chez les scouts, qui renouvelle la promesse faite un peu plus jeune.

Se consacrer à la Vierge Marie, c’est faire le même choix que Dieu (on ne peut pas se tromper en imitant Dieu !), puisque Dieu l’a choisie pour être la Mère de son Fils.

Il y a donc trois choix : celui de Dieu qui a choisi Marie, celui de Marie, qui a choisi Dieu et le nôtre, le choix de Dieu par Marie … que cette étoile nous guide !

P. Emmanuel d'Andigné

24 avril 2008

Homélies

Homélie du dimanche de Pâques-23 mars 2008

Il n'y a pas de texte pour cette homélie. Elle s'adressait à deux enfants baptisés ce jour. Pour en connaître la teneur principale, on pourra avec profit se référer au Petit Prince de Saint-Exupéry et en particulier à l'épisode des baobabs, enseignement dont l'application aux péchés des hommes et à la manière de lutter contre eux est assez évidente. Christ est ressuscité !
P. Emmanuel d'Andigné

Homélies

Homélie du samedi saint-Vigile Pascale - 22 mars 2008
Jeudi saint : tout va bien … Jésus prononce des paroles étranges (« ceci est mon corps, ceci est mon sang ! ») ; vendredi : les paroles s’éclairent, il a donné son corps et son sang, en effet … mais l’horizon s’obscurcit de nouveau …

Samedi. On ne parle jamais du samedi … c’est le seul jour sans liturgie de l’année. Permettez-moi de vous partager un souvenir d’enfant de chœur : j’étais troublé, choqué, par le tabernacle vide, sa porte ouverte, comme s’il avait eu une profanation …

Le samedi, c’est le jour de l’échec apparent de la mission de Jésus : les apôtres ont douté de leur maître (nous en avons la preuve le lendemain matin !). Eh bien je connais deux formes modernes de samedi saint : certaines personnes sont dans un « samedi saint » permanent, éprouvant dans leur chair « l’absence de Dieu », à cause de la soufffance ou de souffrances répétées … et la question du doute quant à l’existence de Dieu.

Mgr Bruguès, interrogé par des jeunes qui lui demandaient s’il lui arrivait de douter de l’existence de Dieu, répondit ceci : « il y a en moi-moi comme deux « parts » ; tout le travail de ma vie consiste à évangéliser la part incroyante de moi-même … » ; dans une homélie d’ordination, il avait précisé sa pensée. Evoquant l’évangélisation des « Cumans » par saint Dominique, il avait emprunté à celui-ci la méditation suivante : la frontière de l’Eglise se trouve en moi et non à l’extérieur de moi, car il y a en moi une part de refus de Dieu.

Je propose trois armes pour lutter contre le « syndrome » du samedi saint, quand un « samedi saint » arrive dans votre vie : la première est stratégique, la seconde est communautaire, la troisième est féminine.

la stratégie
Nous avons reçu une triple grâce au jour de notre baptême : La Foi, l’Espérance et la Charité. La partie de nous-même qui refuse de croire refuse aussi d’aimer ou d’espérer ou a du mal à espérer ou à aimer. Il faut mettre son énergie dans ce qui est fort. Il y a toujours une vertu qui nous est plus facile qu’une autre, à un moment ou à un autre, à une époque de la vie ou à une autre. Si nous en mettons une « en route », les autres suivront ! (Je pense à la « petite fille espérance » dont parlait Péguy)

Après la stratégie personnelle, le rôle de la communauté

J’ai eu la chance de participer aux journées internationales de Taizé. La prière était prévue chaque jour à 19h, mais en réalité, les jeunes arrivaient dès 18h45, puis 50, pui 55 et ainsi de suite jusqu’à 19h15 au moins … cela m’a fait comprendre à quel point l’Eglise est un corps, les jeunes se succédaient et se soutenaient selon l’heure de leur arrivée, de sorte que le corps ne cessait de prier : reposez-vous sur la foi des autres quand la vôtre vacille ! Luc 22,32 « j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et quand tu seras revenu, affermis tes frères ».

et puis,
j’ai gardé le meilleur pour la fin :
Celle que l’on vénère particulièrement le samedi et qui fut présente aux côtés des apôtres pour les aider à tenir dans la foi, la confidente de tant de gens qui viennent dans les églises ; elle qui fut présente et qui l’est toujours, elle qu’il est facile de prier, car c’est notre sœur en humanité… La présence de Marie me paraît incontournable pour affronter le samedi saint du doute ou de la souffrance. Si Abraham est bien notre père dans la foi, notre Mère dans la foi est bien la Vierge Marie !

Qu’elle nous accompagne jusqu’au matin de Pâques, non seulement dans notre acte de foi (« le Seigneur est vraiment ressuscité » !) mais aussi dans toutes les résurrections que nous attendons dans la vie quotidienne, amen, alleluia !
P. Emmanuel d'Andigné

22 avril 2008

Homélies

HOMELIE DU VENDREDI SAINT 2008 ANNEE A

21 MARS 2008

« Porter sa croix », « subir un vrai calvaire », ce sont autant d’expressions qui nous rappellent le Vendredi Saint. Le récit de la Passion de Jésus accumule toutes les formes du mal, de la souffrance physique extrême à la douleur morale la plus insupportable qui soit. Qui peut d’ailleurs comprendre, imaginer ce qu’a souffert Jésus ? C’est un mystère insondable.

Comment est-il possible que le Fils de Dieu, le Maître de l’Univer, en soit rendu à être vaincu par ses créatures, à être la victime innocente qui n’échappe pas à la barbarie de ses injustes accusateurs ? Cela dépasse notre entendement.

Mais c’est un drame annoncé et accepté, si nous nous reportons à l’Ancien Testament.

Nous avons entendu la grande prophétie du Serviteur Souffrant, du livre d’Isaïe. Dans la description des épreuves de ce mystérieux personnage, nous retrouvons de multiples traits correspondant exactement à la Figure du Christ :

« Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleur, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne. »

« Maltraité, il n’ouvre pas la bouche. »

Il est « comme un agneau conduit à l’abattoir. »

Mais le prophète donne déjà un sens à ce déchainement de violences.

« Nous l’avons méprisé… Pourtant, c’était nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé… C’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé, c’est par nos péchés qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui. »

Et la raison, le sens, de tant de souffrances nous est donné :

« C’est par ses blessures que nous sommes guéris. »

« Parce qu’il a connu la souffrance, le Juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés. »

« Il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs. »

Lui, le Juste, l’Innocent, il a pris la place du coupable, du malfaiteur, pour le sauver.

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour celui qu’on aime. »

Notre imagination est horrifiée par la description de tant de tortures. Or, nous devrions être plus encore confondus par la preuve de tant d’amour du Sauveur pour chacun et chacune d’entre nous.

La Croix ne doit pas nous rappeler uniquement la mort.

Elle doit nous faire voir avant tout la libération du mal, obtenue par l’amour. Alors que le prophète Isaïe a écrit plusieurs siècles avant Jésus, la lettre aux Hébreux date du début du christianisme. Elle nous dit :

« Avançons donc avec pleine assurance vers le Dieu tout puissant qui fait grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours. »

« Tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. »

Une femme est restée ferme, Marie au pied de la croix.

Dans son extrême douleur, elle entend son Fils Jésus lui dire, en lui montrant l’Apôtre Jean : « Femme, voici ton Fils. »

Dernier détachement.

Et, à cet instant, Marie nous est donnée pour Mère.

Le Vendredi Saint nous fait penser plus particulièrement aux personnes les plus éprouvées, les plus souffrantes, de notre entourage, mais aussi de tous les pays, notamment les pays en guerre.

Que notre prière soit à l’image de celle de David dans le psaume :

« Moi, je suis sûr de toi Seigneur… Tu es mon Dieu ! Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent… Sauve-moi par ton amour. « Christ, mort pour nos péchés, » tu es « ressuscité pour notre vie ! »

Amen

Père Jean Rouillard

19 avril 2008

Homélies

Homélie du Jeudi saint 2008 - 20 mars 2008
Quelle que soit l’ancienneté des églises, il y a le plus souvent des marches pour accéder au chœur … j’aime particulièrement les marches : elles sont évocatrices, à mon avis, de beaucoup de réalités spirituelles. Et ça marche très bien ( !) pour le mystère du Jeudi et du Vendredi saint …

Il me semble que l’on peut comparer les trois jours saints, à trois marches que Jésus franchit lui-même, que nous franchissons liturgiquement et dans la foi, et que nous franchirons dans la réalité, avec l’aide de Dieu.

Ces trois marches se résument dans un seul mot qu’elle « décline » en quelque sorte, comme dans ces langues étrangères ou un même mot a plusieurs terminaisons selon le rôle qu’il joue dans la phrase.

Ce mot est bien sûr le mot de « service ». Voici, selon moi, comment Jésus le décline : Jésus franchit aujourd’hui la première marche, la plus simple, celle qui se voit le plus facilement, c’est une introduction : la marche du soin des autres …

Ce geste oriental du lavement des pieds est bien connu et finalement assez banal à l’époque de Jésus … mais aujourd’hui, c’est un geste très fortement symbolique. « si tu es prêtre, c’est d’abord pour servir » nous rappelle ce rite que les curés du monde entier et même le Pae et les Evêques réalisent le Jeudi saint …

je note avec vous quelque chose d’important : Jésus tient un équilibre entre maître et serviteur ; ce n’est pas de la démagogie, cela veut dire que des hiérarchies doivent subsister (il faut des maîtres, des patrons, des chefs …, pourvu que l’essence de cette structuration soit bien le service et non la soif de pouvoir. Ceci est valable pour tous ceux qui ont une responsabilité (je pense aux chefs d’entreprises, aux directeurs, aux professeurs, aux cadres, et à tous les éducateurs et en premier lieu les parents).

Cette première marche du service, le soin des autres, est à l’image de ce que fut la vie de Jésus, cherchant à montrer qu’il s’intéresse à chacun de nous et qu’aucune prière ne le rebute (y compris quand un enfant, j’ai déjà vu cela, remercie Jésus parce qu’il a retrouvé son nounours …)

Vendredi saint, c’est toujours le même service que Jésus veut rendre, mais à un degré supérieur : c’est la marche du sacrifice. « Ceci est mon corps livré pour vous … ceci est la coupe de mon Sang … ». Le grand service que je m’apprête à vous rendre, dit Jésus, c’est le don de moi-même. Parce que, au fond, c’est bien de donner de son temps à celui qui en a besoin (Il ne faut pas sauter la première marche trop vite, même sous prétexte d’une réalité spirituelle plus haute) mais donner de sa personne, c’est évidemment plus percutant et c’est un plus grand service : N’est-ce pas ce que vous avez fait le jour où vous vous êtes mariés ? N’est-ce pas ce que nous avons fait, le jour où nous sommes devenus prêtres ? « Ceci est mon corps livré pour toi, … ceci est mon corps livré pour vous … ».

Le jeudi saint et le vendredi saint, c’est déjà la fête de l’engagement autant que du sacerdoce : Vous qui êtes jeunes (ou vous les enfants), pensez à cela, préparez-vous à vous engager en prenant d’abord des petits engagements, puis des engagements de plus en plus grands, et puis un jour franchissez la deuxième marche, offrez-vous vous-mêmes comme Jésus l’a fait. Ce sera le plus grand service … Ce ne sera pas chose facile, mais une voie de vrai bonheur !

C’est samedi soir que nous verrons Jésus franchir la troisième marche : celle de la résurrection. Que Jésus nous enseigne le soin des autres, c’est une chose, qu’il connaisse la souffrance du don total de soi, c’en est une autre, mais tout cela sans la résurrection, cela serait doublement ennuyeux : d’abord qu’on n’a pas envie de consentir au sacrifice, au don de soi s’il n’y a pas au bout du compte une voie lumineuse et belle et ensuite parce que cette résurrection est pour nous une introduction au ciel : la liturgie, c’est le ciel sur la terre, depuis que Jésus est ressuscité, nous avons, nous autres, qui sommes de la terre, un pied dans le ciel. Quel beau service Jésus nous rend-il ainsi !
Evidemment, une fois que l’on a vu Jésus franchir les marches, il nous reste deux choses à faire :
nous émerveiller de cet exemple et de cette réalité, prenons le temps de l’émerveillement ...
et faire de même ! Que Dieu nous l’accorde et nous en donne la force, amen
P. Emmanuel d'Andigné