Homélie du jour de Pâques - Année C
Hier soir, je proposais à Claire et Nicolas un « programme de vie spirituelle » et à vrai dire, c’est un programme qui est valable pour nous tous : je voudrais le résumer ce matin, et y a jouter deux éléments.
Ceux qui étaient là hier soir, pendant le résumé : vous pouvez dormir pour récupérer votre petite nuit ou alors, vous pouvez prier l’Esprit Saint afin qu’il éclaire le cœur de tous les fidèles ici réunis et de vous éclairer vous-mêmes, à tel ou tel moment de la Liturgie, pour vous faire faire aujourd’hui un progrès spirituel …
Résumé de l’épisode précédent : « Imitation, mort et résurrection ». Il s’agit d’imiter Jésus et donc d’apprendre à connaître l’Evangile et à l’interroger aussi souvent que nous avons besoin. « Mourir avec Jésus » consiste à faire mourir le péché, faire mourir en nous ce qui ne peut que mourir et que nous n’emporterons pas au Ciel. « Ressusciter avec Jésus » revient à être déjà un peu au Ciel, s’habituer au Ciel, parler du Ciel, puisque c’est la destinée de tous les hommes, être éternellement bien dans les bras de Dieu, comme Zoé est bien dans les bras de sa mère en ce moment-même.
J’ajoute simplement deux éléments, et nous aurons tout le temps d’en contempler d’autres durant le temps pascal : il s’agit de l’Esprit Saint et de la communauté
L’Esprit Saint. Sans lui, l’imitation est impossible. On l’a surnommé « l’âme de notre âme », il se loge avec discrétion au plus profond de nous-mêmes, et insensiblement, il nous meut pour nous indiquer ce qui est vrai, faux, bon, mauvais. Surtout, il donne la force, la grâce, don gratuit que Dieu fait de lui-même, car c’est bien beau de dire à l’homme de faire le bien et d’éviter le mal, mais si nous n’en recevons pas la force, alors c’est inhumain ! C’est lui qui nous aide à mourir au péché, c’est lui qui nous habitue au Ciel en installant (pardonnez l’image) toutes les prises qui nous permettront d’être branchés sur la source éternelle de vie.
Zoé signifie « la vivante » ; nous installons aujourd’hui les prises de la vie éternelle. Je rappelais hier à Nicolas et Claire leur vocation à la sainteté ; eh bien, il existe deux sainte Zoé, martyres au 2ème et au 3ème siècle. Zoé, la nôtre si je puis dire, est faite elle aussi pour la sainteté, qui n’est rien d’autre que l’épanouissement du baptême.
Les saints d’une même époque se côtoyaient, se connaissaient, se fréquentaient (je pense par exemple à Jean-Paul II, Mère Teresa, Frère Roger (…). Comme dit le célèbre proverbe latin « Asinus asinum fricat » (« qui se ressemble s’assemble ») : nous avons besoin d’une communauté !
Les cinquante jours que nous allons vivre maintenant seront accompagnés, régulièrement, de la lecture des Actes des Apôtres : on y voit une communauté simple, joyeuse, attentive aux pauvres, rien de tout cela n’est possible tout seul. Il n’est pas bon que le chrétien soit seul, il n’est pas bon que le jeune chrétien soit seul, il n’est pas bon que le paroissien soit seul …
Souvent, on aime que les gens soient dans des tiroirs : les pratiquants et les non-pratiquants et du coup, de gens se disent « moi, je ne suis pas pratiquant ». Ils se disent sans doute « aller à la messe tous les dimanches » est une perspective lourde, une entrée dans un nouveau tiroir, qui paraît comporter un effort surhumain. Voici ce que je vous propose : dites-vous simplement aujourd’hui « dimanche prochain je vais à la messe » ; ainsi, chaque dimanche, dites-vous tranquillement la même chose et cela ne vous paraîtra pas lourd du tout !
Dans une communauté, les forts soutiennent les faibles, et ensuite, lorsque les choses se sont inversés, ceux qui se sont raffermis soutiennent à leur tour ceux qui sont las.
Rendons grâce à Dieu pour la troisième sainte Zoé en préparation, et soyons pour elles et pour les siens une communauté simple, joyeuse et attentive !
P. Emmanuel d'Andigné
13 avril 2010
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