« Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, semblable au lépreux dont on se détourne… maltraité, il n’ouvre pas la bouche… comme un agneau conduit à l’abattoir… Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de son peuple. »
Ces lignes ont été écrites de nombreux siècles avant que Jésus ne prenne corps dans notre humanité. Le prophète Isaïe décrit ce juste, ce serviteur souffrant dont les traits s’appliquent si précisément au Christ. « C’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé… C’est par nos péchés qu’il a été broyé. »
Qui peut imaginer la grandeur de la souffrance de Jésus ? Il n’y a pas de mots pour exprimer l’immensité de la douleur, tant physique que morale, du Fils de Dieu.
Qui peut comprendre la grandeur de l’amour qui mène à donner sa vie dans d’épouvantables tortures pour les pécheurs que nous sommes ? Nous sommes là devant un insondable mystère !
L’Eglise nous invite aussi aujourd’hui à méditer sur la part immense que Marie, la mère de Jésus, a prise à l’horrible souffrance de son Fils. Qui peut imaginer ce que la Mère toute pure a enduré au milieu de cette foule haineuse et déchaînée ?
Marie reste totalement silencieuse, sans doute soutenue par des grâces exceptionnelles. Elle est debout près de la croix, acceptant l’ultime détachement lorsque Jésus, lui présentant l’apôtre Jean, lui dit : « Femme, voici ton Fils » et que, s’adressant au disciple, il ajoute : « Voici ta mère. »
« Parce qu’il a connu la souffrance – dit encore Isaïe – le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes.
C’est pour ces multitudes que nous allons prier plus particulièrement par la Prière Universelle de ce Vendredi-Saint, confiant à Dieu les grandes intentions de l’Eglise, cette Eglise si attaquée de mille manières, par les persécutions déclarées en divers pays, par les malveillances incessantes en parole ou en acte.
Au premier rang de ces victimes du dénigrement, nous prierons pour le Pape Benoît XVI, que l’on tente d’opposer à son prédécesseur Jean-Paul II, décédé il y a 5 ans aujourd’hui très exactement. L’un et l’autre pourtant sont fidèles à la même ligne, celle du Concile Vatican II. Tenter d’affaiblir l’autorité morale du Pape, c’est chercher à se donner bonne conscience lorsqu’on n’écoute pas sa parole.
Nous prierons pour les évêques, les prêtres et les diacres, qui sont la cible de multiples attaques, au besoin en exhumant des méfaits remontant à plusieurs décennies et en généralisant les torts et les insuffisances de certains.
Autre belle intention de prière à souligner : Des jeunes scolaires et des adultes se préparent à recevoir le baptême au cours de la Veillée Pascale ou dans les jours prochains. C’est une joie pour toute la communauté qui voit grandir cette Eglise et qui est heureuse de soutenir ces catéchumènes.
En ce jour où la Croix est exposée et vénérée, l’Eglise se penche sur toutes les souffrances innombrables, celles des malades en premier lieu, puis celles des victimes des catastrophes, des guerres, des épidémies, de la famine, de la faim, du chômage, de la persécution et de la haine, les croix très lourdes à porter, les croix plus légères des épreuves de chaque jour.
Sous le poids de tant de peines ou de détresses, l’Eglise nous presse de partager les sentiments exprimés dans la lettre aux Hébreux : « Avançons donc avec pleine assurance vers le Dieu tout-puissant qui fait grâce.»
Et laissons-nous réconforter par ces mots du Psaume :
« Moi, je suis sûr de Toi Seigneur… Délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent. »
« Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur. »
« O Croix, tu nous sauveras ! »
Amen« O Croix, tu nous sauveras ! »
Père Jean Rouillard
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire