01 janvier 2007

Homélie du matin de Noël 2006

Quel évangile difficile –diront les uns
Quel évangile magnifique –diront les autres

Tous auront raison :
Il est magnifique et très difficile

Peut-être faudrait-il dire, au fond,
Pour dire en un seul mot les deux précédents :
C’est un évangile mystérieux.

J’aime bien comparer le mystère à un iceberg,
Les choses de Dieu,
Et tout ce qui est mystérieux, même dans la création,
Sont semblables à un iceberg.

Vous savez qu’un iceberg a une partie émergée
(toute petite)
et une partie immergée (énorme)

le mystère,
et c’est particulièrement vrai du mystère de Dieu,
a une partie de lui que l’on peut voir et comprendre

mais il faut bien reconnaître
que la plus grand partie nous échappe …

Même saint Jean,
Celui qui a écrit cet Evangile,
Même lui ne saisit pas tout :

Il a besoin de l’inspiration divine,
Sous la commande de laquelle il parle,
Pour approcher ce mystère qu’on appelle Dieu,
Et ce mystère dans le mystère qu’on appelle Noël

« au commencement était le Verbe,
la Parole de Dieu
et le Verbe était auprès de Dieu
et le Verbe était Dieu »

dans cet Evangile,
Saint Jean se lance dans une méditation :
Il a longuement réfléchi
En contemplant les évènements :
La naissance de Jésus,
Son annonce par Jean le Baptiste,
Sa passion
« la lumière brille dans les ténèbres
et les ténèbres ne l’ont pas arrêté »

cet Evangile est le fruit d’une longue méditation
c’est au prix d’une longue méditation
que nous pourrons approcher vraiment ce texte

Je suggère donc que nous fassions deux choses :
Je me charge de la première
Et chacun de nous (moi y compris)
Se chargera de la seconde
Plus tard dans la journée ou dans la semaine

La première chose
C’est un éclaircissement sur deux mots de cet évangile
Et la seconde,
Eh bien nous verrons plus tard.

Au commencement était le Verbe,
Voilà les deux mots : commencement Verbe

« Au commencement »
Nous connaissons bien cette expression
Elle est utilisée par le livre de la Genèse :
C’est le premier verset du premier chapitre de la Bible
« au commencement, Dieu créa le ciel et la terre »

le commencement, dans la Bible,
appartient à Dieu,
seul Dieu commence, au fond,
l’homme ne fait que continuer,
bien ou mal,
mais il continue

Au commencement, Dieu crée,
Car c’est la première chose à faire,
Et aussi, et surtout, il est le seul à pouvoir le faire
Le commencement,
C’est le temps de Dieu …
Et de même,
Le recommencement,
La re-création de l’homme par Dieu
Parce que l’homme avait défiguré la création,
La re-création
Est suggérée par cette expression :
« au commencement »

ou si vous préférez,
cette expression semble nous dire :
attention !
ce que vous allez entendre là est de la même importance que la création elle-même :
ce sera l’œuvre de Dieu,
et elle va re-faire ce qu’elle avait fait déjà :
une œuvre divine pour l’homme

Cela signifie
Que l’Evangile selon saint Jean
Commence dans le Ciel, et non sur la terre,
Il commence par une méditation sur le Ciel,
Sur le mystère de Dieu en lui-même.
Nous pouvons dire des choses sur Dieu :
Nous avons le droit de dire des choses sur Dieu

Jésus a révélé qu’il était Fils de Dieu,
Que en Dieu, il y a trois personnes :
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Le Père a plusieurs surnoms :
Le Puissant, le Très-Haut, l’Eternel …
L’Esprit aussi a des surnoms :
Le défenseur, le Paraclet, le Souffle

Et le Fils a comme surnoms :
La Parole, la Sagesse, le Verbe

C’est l’un de ces surnoms (si je puis dire)
Que Saint Jean utilise :
Le Verbe

Là encore, il faut revenir au livre de la Genèse :
Dieu dit que la lumière soit …fut
Dieu qu’il y ait … et cela fut fait ainsi

C’est par sa Parole que Dieu crée
Quand Dieu dit, cela se fait,
Et il y a une autre façon de dire « Parole »
C’est le mot « Verbe » (logos)
Au commencement était le Verbe,
Et le Verbe était auprès de Dieu
(le Fils était auprès du Père et de l’Esprit)
Et le Verbe était Dieu

Et le Verbe s’est fait chair,
En Jésus.

Durant les prochains jours,
Je vous invite à faire une chose toute simple,
C’est la « deuxième chose » dont je parlais :

Vous placer devant la crèche,
Le temps qu’il faut,
Chez vous ou dans une église,
Et méditez,
Regardez les personnages,
Pensez à ce qu’ils ont fait,
A ce qu’ils ont ressenti

Et demandez à Dieu une inspiration
Pour qu’Il vous fasse découvrir
un peu du mystère de Noël
un peu de son mystère,
comme il fit pour Saint Jean.

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