Homélie du 7ème dimanche de Pâques - Année A
Certains textes de l’Evangile sont assez imagés, pittoresques, comme l’histoire de Zachée sur son arbre, ou des paraboles en relation avec la nature, les fleurs des champs, les agneaux, le Bon pasteur
D’autres sont dramatiques et fixent l’attention. Dans les Actes des Apôtres, les récits de voyages apostoliques de Saint Paul se lisent comme des romans.
Reconnaissons que ces lectures d’aujourd’hui ne prêtent guère à des illustrations colorées.
Jeudi, nous avons fêté l’Ascension. Jésus s’est élevé vers le Ciel, laissant les apôtres manifestement perplexes. Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le Ciel ? » - diront deux anges- Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le Ciel. »
Nous retrouvons ces Apôtres à Jérusalem, ils n’ont eu à parcourir que quelques centaines de mètres. Si nous les comptons, nous n’en trouvons que onze. Judas fait défaut. Ils vont donc compléter le nombre par l’élection de Mathias.
On devine leur instante prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus, nous dit Saint Luc. Cette prière aura sa réponse dans la venue de l’Esprit-Saint, que nous fêterons dimanche prochain, à la Pentecôte.
« Le Seigneur ne vous laisse pas orphelins – rappelait le verset de l’alleluia- il reviendra vers vous, alors votre cœur connaîtra la joie. »
Le mot essentiel de cet Evangile est celui de « gloire », « glorifier ». « Père, l’heure est venue Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie. » … » Moi, je t’ai glorifié sur la terre …Toi, Père, glorifie maintenant auprès de toi : donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde. »
Dans sa première lettre, Pierre écrira aussi : « Puisque vous communiez aux souffrances du christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révèlera. » « Heureux êtes-vous, puisque l’Esprit de Gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. » Celui qui souffre comme chrétien, « qu’il rende gloire à Dieu. »
N’est-ce pas aussi ce que nous chantons à la plupart des messes : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux », et la conclusion de nombreuses prières « Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit. » … ou bien « à toi, Dieu, le Père tout-puissant, dans l’unité du saint Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles. »
Nous connaissons les « gloires » humaines, très relatives et passagères : les succès aux compétitions, les premières places sur les podiums, les élections brillantes.
Ce n’est pas du même ordre que la gloire du Christ dont les Apôtres Pierre, Jacques et Jean ont été les témoins émerveillés lors de la Transfiguration sur la montagne. « Pendant que Jésus priait, l’aspect de son visage changea et son vêtement devint d’une blancheur éclatante … »Pierre et ses compagnons « virent la gloire de Jésus. »
On lit dans la vie des saints que certains bénéficient parfois de grâces mystiques particulières, qui leur font percevoir ce qui échappe au commun des mortels, telles que des extases. On peut penser à Bernadette Soubirous devant la Vierge lui apparaissant. Ces joies sont souvent accompagnées de lourdes épreuves.
En demandant à son Père de le glorifier, Jésus veut entraîner dans sa gloire toute l’humanité. « Ainsi, comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, ton Fils donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la Vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »
Le Christ situe sa mission à une telle hauteur que nous avons bien du mal à le suivre. Mais il reconnaît que son œuvre a été accomplie : « Les hommes, dit-il, ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru que c’était toi qui m’avais envoyé. »« Je prie pour eux », ajoute Jésus.
Entre l’Ascension et la Pentecôte, l’Eglise nous demande de prier l’Esprit Saint de façon particulière, en union avec la Vierge Marie, comme du temps des Apôtres.
« Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur… » encore faut-il l’implorer. Amen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire