16 juin 2011

Homélie du 24 avril 2011-nous sommes témoins du ressuscité

Homélie du Jour de Pâques – Année A

Ac 10, 34a.37-43  /  Ps 117  /  Col 3, 1-4 ou 1 Co 5, 6b-8  /  Séquence  /  Jn 20, 1-9

Celui que nous acclamions dimanche dernier, ce Roi non pas venu pour asseoir sa puissance, mais ce Roi venu nous sauver par l’amour infini de son Père, ce Roi mort par amour pour nous est aujourd’hui ressuscité.

« Le jour que fit le Seigneur est un jour de joie. Alléluia. » Le jour, c’est la vie, la lumière, l’envoi, la marche, l’espérance. Pâques c’est le Jour, la fête du Jour éternel, du Jour qui ne finira pas.

Sommes-nous bien conscients de ce qui se passe aujourd’hui. Ou bien reléguons-nous la résurrection au rang des vœux pieux, des belles histoires qui font rêver les enfants.

Eh bien non ! Nous croyons que le Christ est vraiment ressuscité et nous en sommes les témoins aujourd’hui.

Saint Jean nous trace le portrait de trois personnages dans cette page d’évangile.

Marie-Madeleine qui s’inquiète légitimement, car le tombeau est vide et le corps du Seigneur n’y est plus.

Pierre ensuite qui court au tombeau avec l’autre disciple. Pierre ne dit rien, car lui non plus ne comprend pas ce qui se passe.

L’autre disciple, par contre, voit et croit. Mais pour le moment il garde cela dans son cœur.

Il ne dit rien à Pierre, comme pour le laisser libre dans sa démarche de foi, dans le doute des premières heures après tout ce qu’il a vécu auprès du Seigneur, sans oublier son reniement au pire moment. Ce doute qu’il dépassera ensuite pour engager totalement sa personne au service de celui qu’il avait renié.

L’autre disciple voit et croit, mais c’est la même démarche que celle de Pierre. Cependant, le plus jeune devance l’autre. D’abord sur le terrain (il marche plus vite) et ensuite dans la foi (il croira avant Pierre). Mais c’est toujours le même chemin de foi.

C’est l’Amour que Dieu a pour nous qui, si nous le voulons bien, nous conduit à la foi au Christ.

Quelle que soit notre histoire, nos situations personnelles, notre disponibilité intérieure, c’est l’Amour de Dieu qui nous fait grandir dans la foi, qui nous engage auprès de Jésus ressuscité et qui nous entraîne sur le chemin que nous prenons pour le suivre.

Marie-Madeleine, Pierre et l’autre disciple sont devant un mystère, devant un fait sans aucun repère historique : personne n’a vu sortir Jésus de son tombeau, personne ne sait où il est allé.

Seule la foi peut nous permettre d’aller au-delà des apparences et de croire.

Si notre foi était assez grande, la seule lecture des prophètes dans l’Ancien Testament devrait nous suffire pour croire en la résurrection. Tout y est dit.

Mais voilà, tout comme les disciples nous avons besoin de cheminer pour rejoindre Jésus là où il est : dans sa Parole, dans le pain et le vin consacrés au cours de l’eucharistie, avant de proclamer « Oui, il est vraiment ressuscité ».

Notre démarche de foi est autant individuelle que communautaire. Marie-Madeleine cherche. Elle entraîne Pierre et l’autre disciple. L’un n’y comprend rien, l’autre croit. Et l’on sent bien que leur démarche est aussi communautaire, car nous sommes tous membres du corps du Christ et Dieu nous met en relation les uns avec les autres.

La résurrection est le point de convergence de tout ce qui a été annoncé dans les Écritures. La résurrection de Jésus est le sommet de toute l’histoire du Salut, une lumière qui vient nous révéler cette histoire, une lumière pour nous sortir de nos ténèbres.

Il fallait bien que Jésus ressuscite d’entre les morts.

Si la résurrection est un point de convergence, un point de rassemblement pour tous les croyants, c’est aussi un point de ressourcement de notre foi, un point de départ pour un envoi en mission : la mission d’annoncer à nos frères le mystère pascal que nous avons vécu cette semaine et la mission de participer à la transformation du monde en nous mettant au service de Jésus, au service de l’Amour.

Et pour tout cela, puisque Dieu est au fond de notre cœur, notre cœur est toujours capable de s’ouvrir un peu plus et de se donner si nous laissons tomber nos armes dérisoires (la colère, la jalousie, l’orgueil, …).

Par contre, armons-nous de la confiance et de l’amour que le Seigneur nous propose.

Nous sommes appelés à la lumière, à la vie, à la vérité (en actes et pas seulement en paroles), au témoignage pour la joie de ceux que nous sommes amenés à rencontrer, et osons le dire pour notre propre bonheur. Alors n’hésitons pas un seul instant. Ainsi soit-il.

Jean-Paul Rousseau, diacre

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