Homélie du Jeudi saint 2009
Chers frères et sœurs ;
Dans la même célébration l’église nous associe à la joie de l’institution du sacrement de l’eucharistie et du ministère sacerdotal. Chers confrères dans le sacerdoce, bonne fête ; bonne fête à toutes et à tous car nous participons tous au sacerdoce du christ.
« Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez ». Le symbole de la mort, de la souillure est désormais un signe de vie, un signe de salut. C’est le message transversal de ce tridium pascal qui commence ce soir par la célébration très sainte de la cène du Seigneur. Le sang de l’agneau est devenu une passerelle entre Dieu et les hommes, paradoxe d’un Dieu qui ne ménage rien pour libérer son peuple ; pour le racheter de l’esclavage du péché.
Le symbole a choqué et continue de choquer ; comment cela est-il pensable ?manger le corps de son Seigneur, boire de son sang et c’est ça l’aimer ? Vérité déconcertante qui nous amène à nous décentrer de nous même, pour voir autrement la noblesse du cœur, la dimension du cœur de Dieu.
Parmi autres richesses des textes de ce soir, figure aussi le devoir et l’héritage de l’imitation d’un Dieu qui s’est fait offrande, pour le salut du monde. « Faites ceci en mémoire de moi ». Que signifient toutes ces paroles pour moi aujourd’hui?
L’eucharistie, ce quotidien qui ne finit pas de dévoiler sa profondeur, sa teneur. Nous la vivons et nous l’approchons à des rythmes divers ; elle est le sacrement de notre réconciliation avec Dieu, elle est l’expression de notre communion fraternelle entre nous, fils et fille d’une même église qu’aucune frontière ne sépare ni ne divise. Elle est à ce titre un immense projet de solidarité pour l’humanité toute entière. Comme le disait le pape Jean-Paul II d’heureuse mémoire, « l’église renouvelle continuellement sa conscience d’être signe et instrument non seulement de l’union intime avec Dieu, mais aussi de l’unité de tout le genre humain » (lettre apostolique Mane nobiscum Domine, octobre 2004).
Ainsi donc l’Eglise fut au long des âges, reflet de l’amour de Dieu pour tous les hommes ; elle porta et continuera de porter sur elle la charge de la charité de Dieu. Ainsi donc la charité n’est plus une option ni pour l’Eglise ni pour le chrétien mais un impérieux devoir car eucharistie va de pair avec service de l’homme.
« faites ceci en mémoire de moi » voilà bien l’ordre de mission qui nous est délivré à l’issue de chaque eucharistie et qui nous renvoie au plus profond de la réalité. Ce programme se rattache à un a un grand pan de la vie de Jésus et en fait le récapitulatif. Jésus avait au long de son chemin dans l’histoire des hommes, le service des pécheurs et pauvres, la rencontre des pharisiens et des publicains, l’attention aux malades, aux personnes rejetées par la société et montrer du doigt.
« Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?...si je vous ai lavé les pieds…vous aussi vous devez vous lavez les pieds des autres » (Jean 13,14) voilà ce dont il s’agit de faire mémoire. C’est bien autre chose que de réitérer un rite d’ablution pour se purifier soi-même. A travers cette liturgie, nous faisons mémoire de tout ce que ce geste représente (rend présent) de l’existence de Jésus.
Faire mémoire est tout autre chose que de prendre un peu de pain, un peu de vin et de prononcer quelques paroles priantes et mystérieuses. Cela ne suffirait pas à se conformer et donner sens à l’héritage reçu du Christ. L’évangile nous invite par le signe du lavement des pieds que le Curé reproduira tout à l’heure à l’unité entre la célébration liturgique et le quotidien du service des frères. Il nous rappelle qu’en amont de chaque célébration eucharistique, nous sommes invités à servir à la manière dont le Christ a servi.
L’acte de mémoire ne s’achève pas dans une cohérence avec le passé de ce que nous avons vécu. Le lavement des pieds ouvre sur l’avenir, nous débarrasse de la lourdeur de nos égoïstes et nous propulse sur le chemin de l’amour vrai de nos frères et sœurs.
Pour le Christ la suite à consister à aller de l’autre côté du torrent du Cédron où sa parole s’est incarnée, car là il a livré sa vie jusqu’à l’extrême. Nos célébrations eucharistiques ont un au-delà par où il faut passer pour rendre plus vrai notre participation au sacrifice du Christ. C’est ainsi que nous nous inscrirons à notre mesure, dans la foi en cette tradition de l’évangile. C’est la cohérence entre célébration et notre vie quotidienne qui est mise en jeu.
C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous passer ce sacrifice unique, irremplaçable qui oriente désormais notre action. C’est l’unique source qui inspire, soutien et rend possible notre charité dans son ouverture la plus large.
Que son corps livré soit toujours notre force, pour que comme lui prêtre et holocauste, notre vie devienne offrande agréable à Dieu et participe à chaque instant au bonheur et à l’épanouissement de tous les hommes, nos frères. Que Marie, mère de Dieu et de l’Eglise nous accompagne de sa constante prière et protection.
P. Cyrille BOUDA
Dans la même célébration l’église nous associe à la joie de l’institution du sacrement de l’eucharistie et du ministère sacerdotal. Chers confrères dans le sacerdoce, bonne fête ; bonne fête à toutes et à tous car nous participons tous au sacerdoce du christ.
« Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez ». Le symbole de la mort, de la souillure est désormais un signe de vie, un signe de salut. C’est le message transversal de ce tridium pascal qui commence ce soir par la célébration très sainte de la cène du Seigneur. Le sang de l’agneau est devenu une passerelle entre Dieu et les hommes, paradoxe d’un Dieu qui ne ménage rien pour libérer son peuple ; pour le racheter de l’esclavage du péché.
Le symbole a choqué et continue de choquer ; comment cela est-il pensable ?manger le corps de son Seigneur, boire de son sang et c’est ça l’aimer ? Vérité déconcertante qui nous amène à nous décentrer de nous même, pour voir autrement la noblesse du cœur, la dimension du cœur de Dieu.
Parmi autres richesses des textes de ce soir, figure aussi le devoir et l’héritage de l’imitation d’un Dieu qui s’est fait offrande, pour le salut du monde. « Faites ceci en mémoire de moi ». Que signifient toutes ces paroles pour moi aujourd’hui?
L’eucharistie, ce quotidien qui ne finit pas de dévoiler sa profondeur, sa teneur. Nous la vivons et nous l’approchons à des rythmes divers ; elle est le sacrement de notre réconciliation avec Dieu, elle est l’expression de notre communion fraternelle entre nous, fils et fille d’une même église qu’aucune frontière ne sépare ni ne divise. Elle est à ce titre un immense projet de solidarité pour l’humanité toute entière. Comme le disait le pape Jean-Paul II d’heureuse mémoire, « l’église renouvelle continuellement sa conscience d’être signe et instrument non seulement de l’union intime avec Dieu, mais aussi de l’unité de tout le genre humain » (lettre apostolique Mane nobiscum Domine, octobre 2004).
Ainsi donc l’Eglise fut au long des âges, reflet de l’amour de Dieu pour tous les hommes ; elle porta et continuera de porter sur elle la charge de la charité de Dieu. Ainsi donc la charité n’est plus une option ni pour l’Eglise ni pour le chrétien mais un impérieux devoir car eucharistie va de pair avec service de l’homme.
« faites ceci en mémoire de moi » voilà bien l’ordre de mission qui nous est délivré à l’issue de chaque eucharistie et qui nous renvoie au plus profond de la réalité. Ce programme se rattache à un a un grand pan de la vie de Jésus et en fait le récapitulatif. Jésus avait au long de son chemin dans l’histoire des hommes, le service des pécheurs et pauvres, la rencontre des pharisiens et des publicains, l’attention aux malades, aux personnes rejetées par la société et montrer du doigt.
« Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?...si je vous ai lavé les pieds…vous aussi vous devez vous lavez les pieds des autres » (Jean 13,14) voilà ce dont il s’agit de faire mémoire. C’est bien autre chose que de réitérer un rite d’ablution pour se purifier soi-même. A travers cette liturgie, nous faisons mémoire de tout ce que ce geste représente (rend présent) de l’existence de Jésus.
Faire mémoire est tout autre chose que de prendre un peu de pain, un peu de vin et de prononcer quelques paroles priantes et mystérieuses. Cela ne suffirait pas à se conformer et donner sens à l’héritage reçu du Christ. L’évangile nous invite par le signe du lavement des pieds que le Curé reproduira tout à l’heure à l’unité entre la célébration liturgique et le quotidien du service des frères. Il nous rappelle qu’en amont de chaque célébration eucharistique, nous sommes invités à servir à la manière dont le Christ a servi.
L’acte de mémoire ne s’achève pas dans une cohérence avec le passé de ce que nous avons vécu. Le lavement des pieds ouvre sur l’avenir, nous débarrasse de la lourdeur de nos égoïstes et nous propulse sur le chemin de l’amour vrai de nos frères et sœurs.
Pour le Christ la suite à consister à aller de l’autre côté du torrent du Cédron où sa parole s’est incarnée, car là il a livré sa vie jusqu’à l’extrême. Nos célébrations eucharistiques ont un au-delà par où il faut passer pour rendre plus vrai notre participation au sacrifice du Christ. C’est ainsi que nous nous inscrirons à notre mesure, dans la foi en cette tradition de l’évangile. C’est la cohérence entre célébration et notre vie quotidienne qui est mise en jeu.
C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous passer ce sacrifice unique, irremplaçable qui oriente désormais notre action. C’est l’unique source qui inspire, soutien et rend possible notre charité dans son ouverture la plus large.
Que son corps livré soit toujours notre force, pour que comme lui prêtre et holocauste, notre vie devienne offrande agréable à Dieu et participe à chaque instant au bonheur et à l’épanouissement de tous les hommes, nos frères. Que Marie, mère de Dieu et de l’Eglise nous accompagne de sa constante prière et protection.
P. Cyrille BOUDA
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