Homélie du 2ème dimanche de Pâques 2009
Quelle est la différence entre le carême et le Temps pascal ? Question à mon avis plus complexe qu’il n’y paraît …
Il y a, c’est vrai, un rapport entre la liturgie et la vie de Jésus, d’accord … mais de notre point de vue, concrètement, qu’est-ce qui va changer dans notre vie durant le temps pascal ?
Nous avons pris conscience de nos péchés …allons-nous négliger cette question pendant 50 jours ? Nous avons fait des efforts de conversion …allons-nous tranquillement retomber dans nos mauvaises habitudes ? Nous avons fait un geste en faveur des chrétiens d’Irak … allons-nous désormais les oublier ?
La richesse spirituelle, la fécondité du carême ne sera-t-elle qu’une parenthèse entre la morne plaine du temps ordinaire et la célébration voluptueuse de la puissance de notre estomac ?
Pour résoudre cette difficulté, je vous propose une image insuffisante et parlante à la fois ! C’est l’image d’un montagne. Pour l’escalader, il nous faut un bâton (le jeûne), un sac à dos (le partage) et de la crème solaire (la prière).
Nous avons gravi cette montagne et nous sommes restés sur le sommet pendant 8 jours (octave de Pâques, les huit jours au cours desquels on fête Pâques chaque jour comme si c’était Pâques elle-même). Nous avons pris de la hauteur et constaté qu’il faut sans cesse renouveler le sens de Dieu dans la prière, le sens des autres dans le partage des biens, le vrai sens de soi-même par la maîtrise de nos avidités.
Nous avons constaté que notre carême n’a pas été forcément exemplaire … eh bien bonne nouvelle !!! Les cloches de Pâques n’ont pas sonné le glas de ces activités qui structurent notre personnalité spirituelle.
Dans le versant pascal de la montagne, les chemins sont les mêmes, la beauté du paysage est la même, les cailloux sont les mêmes, mais nous sommes en descente, ou autrement dit : nous nous reposons sur la facilité que représente malgré tout la victoire de Jésus sur le péché dans la passion et la croix, sa victoire sur la mort le jour de sa résurrection.
Et donc, le combat du temps pascal est le même que celui du carême, mais sous l’angle de la victoire du Christ, et à vrai dire, pour que l’image soit intéressante et qu’elle puisse porter du fruit, il faut ajouter un dernier détail : une fois descendue la montagne des 50 jours du temps pascal, le temps dit ordinaire reprend ses droits, et à vrai dire, il les a repris sans doute un peu avant … ce qui signifie que cette ascension et cette descente que sont carême et temps pascal sont une œuvre annuelle de sanctification du temps, qui se reproduit à vrai dire chaque semaine ; chaque semaine étant, que Dieu nous l’accorde, une semaine sainte, qui repose sur l’expérience du Christ et sur sa victoire, pour que le Royaume se manifeste en nous, et s’étende un peu plus loin …
Aujourd’hui, c’est Pâques, comme chaque dimanche, nous devons donc sanctifier ce jour ( « tu sanctifieras le jour du Seigneur, dit le 3ème commandement »)
Je vous invite à vous demander comment vous sanctifiez le jour du Seigneur … bien sûr, il y a la messe du Dimanche, le sommet de la semaine, et qui est le minimum que l’Eglise indique à ses fidèles pour que chaque semaine sainte mérite ce nom. Mais il me semble qu’il y a aussi mille petites choses qui feront de nos dimanches des pâques hebdomadaires : il y en a qui disent le benedicite le dimanche, d’autres qui disent le chapelet, d’autres qui s’habillent mieux (n’existe-t-il pas une expression « être endimanché » qui manifeste cette coutume ? C’est bien de se faire beau le jour du Seigneur ! D’autres font un repas plus travaillé, c’est aussi une sanctification du dimanche, d’ailleurs à ce propos, je signale que je suis souvent libre pour le déjeuner …
Bref, la participation à la messe du dimanche est évidemment le noyau dur de cette sanctification. Cependant, il est bon de s’interroger et de s’appuyer, en fait, sur la grâce de Pâques, pour relancer ces petites choses qui font les grands dimanches et qui nous font progresser dans la sainteté.
C’est dans ce contexte que l’on comprend mieux l’invitation du Pape Jean-Paul II à faire de ce 2ème dimanche de Pâques le dimanche de la miséricorde, car celle-ci n’est pas seulement pénitentielle, elle est l’inclination de Dieu sur la terre ; je cite Sœur Faustine (ou plutôt Jésus dans le récit de sœur Faustine), qui aura le dernier mot : « Que les âmes qui tendent à la perfection adorent particulièrement ma miséricorde, car l’abondance des grâces que je leur accorde découle de ma miséricorde. Je désire que ces âmes se distinguent par une confiance illimitée en ma miséricorde. Je leur procure tout ce qui peut être nécessaire à leur sainteté. Les grâces de ma miséricorde se puisent à l’aide d’un unique moyen – et c’est la confiance ».
Il y a, c’est vrai, un rapport entre la liturgie et la vie de Jésus, d’accord … mais de notre point de vue, concrètement, qu’est-ce qui va changer dans notre vie durant le temps pascal ?
Nous avons pris conscience de nos péchés …allons-nous négliger cette question pendant 50 jours ? Nous avons fait des efforts de conversion …allons-nous tranquillement retomber dans nos mauvaises habitudes ? Nous avons fait un geste en faveur des chrétiens d’Irak … allons-nous désormais les oublier ?
La richesse spirituelle, la fécondité du carême ne sera-t-elle qu’une parenthèse entre la morne plaine du temps ordinaire et la célébration voluptueuse de la puissance de notre estomac ?
Pour résoudre cette difficulté, je vous propose une image insuffisante et parlante à la fois ! C’est l’image d’un montagne. Pour l’escalader, il nous faut un bâton (le jeûne), un sac à dos (le partage) et de la crème solaire (la prière).
Nous avons gravi cette montagne et nous sommes restés sur le sommet pendant 8 jours (octave de Pâques, les huit jours au cours desquels on fête Pâques chaque jour comme si c’était Pâques elle-même). Nous avons pris de la hauteur et constaté qu’il faut sans cesse renouveler le sens de Dieu dans la prière, le sens des autres dans le partage des biens, le vrai sens de soi-même par la maîtrise de nos avidités.
Nous avons constaté que notre carême n’a pas été forcément exemplaire … eh bien bonne nouvelle !!! Les cloches de Pâques n’ont pas sonné le glas de ces activités qui structurent notre personnalité spirituelle.
Dans le versant pascal de la montagne, les chemins sont les mêmes, la beauté du paysage est la même, les cailloux sont les mêmes, mais nous sommes en descente, ou autrement dit : nous nous reposons sur la facilité que représente malgré tout la victoire de Jésus sur le péché dans la passion et la croix, sa victoire sur la mort le jour de sa résurrection.
Et donc, le combat du temps pascal est le même que celui du carême, mais sous l’angle de la victoire du Christ, et à vrai dire, pour que l’image soit intéressante et qu’elle puisse porter du fruit, il faut ajouter un dernier détail : une fois descendue la montagne des 50 jours du temps pascal, le temps dit ordinaire reprend ses droits, et à vrai dire, il les a repris sans doute un peu avant … ce qui signifie que cette ascension et cette descente que sont carême et temps pascal sont une œuvre annuelle de sanctification du temps, qui se reproduit à vrai dire chaque semaine ; chaque semaine étant, que Dieu nous l’accorde, une semaine sainte, qui repose sur l’expérience du Christ et sur sa victoire, pour que le Royaume se manifeste en nous, et s’étende un peu plus loin …
Aujourd’hui, c’est Pâques, comme chaque dimanche, nous devons donc sanctifier ce jour ( « tu sanctifieras le jour du Seigneur, dit le 3ème commandement »)
Je vous invite à vous demander comment vous sanctifiez le jour du Seigneur … bien sûr, il y a la messe du Dimanche, le sommet de la semaine, et qui est le minimum que l’Eglise indique à ses fidèles pour que chaque semaine sainte mérite ce nom. Mais il me semble qu’il y a aussi mille petites choses qui feront de nos dimanches des pâques hebdomadaires : il y en a qui disent le benedicite le dimanche, d’autres qui disent le chapelet, d’autres qui s’habillent mieux (n’existe-t-il pas une expression « être endimanché » qui manifeste cette coutume ? C’est bien de se faire beau le jour du Seigneur ! D’autres font un repas plus travaillé, c’est aussi une sanctification du dimanche, d’ailleurs à ce propos, je signale que je suis souvent libre pour le déjeuner …
Bref, la participation à la messe du dimanche est évidemment le noyau dur de cette sanctification. Cependant, il est bon de s’interroger et de s’appuyer, en fait, sur la grâce de Pâques, pour relancer ces petites choses qui font les grands dimanches et qui nous font progresser dans la sainteté.
C’est dans ce contexte que l’on comprend mieux l’invitation du Pape Jean-Paul II à faire de ce 2ème dimanche de Pâques le dimanche de la miséricorde, car celle-ci n’est pas seulement pénitentielle, elle est l’inclination de Dieu sur la terre ; je cite Sœur Faustine (ou plutôt Jésus dans le récit de sœur Faustine), qui aura le dernier mot : « Que les âmes qui tendent à la perfection adorent particulièrement ma miséricorde, car l’abondance des grâces que je leur accorde découle de ma miséricorde. Je désire que ces âmes se distinguent par une confiance illimitée en ma miséricorde. Je leur procure tout ce qui peut être nécessaire à leur sainteté. Les grâces de ma miséricorde se puisent à l’aide d’un unique moyen – et c’est la confiance ».
P. Emmanuel d'Andigné
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