Homélie du 5ème dimanche de Pâques - Année B
On a bien souvent du mal à traduire par nos pauvres mots la relation entre Dieu et nous d’une part et notre rapport à Jésus d’autre part. Au sujet de la relation entre nous, nous héritons de la première communauté, le terme de frère. L’évangile de ce jour parle de sarments, de vraie vigne et de vigneron.
On a bien souvent du mal à traduire par nos pauvres mots la relation entre Dieu et nous d’une part et notre rapport à Jésus d’autre part. Au sujet de la relation entre nous, nous héritons de la première communauté, le terme de frère. L’évangile de ce jour parle de sarments, de vraie vigne et de vigneron.
Si nous sommes aujourd’hui sarments de la vraie vigne qu’est le Christ, on se rappelle par ailleurs qu’Israël a été aussi désigné comme vigne du Seigneur.
Le premier Testament parle beaucoup de la vigne et du vigneron « amoureux » qui plante un merveilleux plant. Il creuse une tour de garde pour que les bêtes sauvages ne viennent pas la détruire. Il l’entoure d’amour et de tendresse, il attendait un bon raisin ! Le prophète ajoute : Il n’a obtenu qu’un mauvais vinaigre ! Jésus est venu justement à la suite des missions infructueuses des prophètes pour ramener à son Père qui est le Vigneron, le fruit de la vigne et lui l’héritier a été maltraité et tué par des ouvriers.
Alors il détruit l’ancienne image trop pyramidale et s’annonce d’amblée comme étant la vigne. Ainsi donc toute vie lui est désormais liée par le Père. Le vigneron est bien à l’origine de la vigne, montrant le lien de filiation entre le Père et Jésus d’une part et le Père et nous les sarments, nous qui faisons corps avec le Christ. Nous sommes divinisés par son incarnation, notre humanité a été porté par Dieu vers Dieu par l’abaissement et la résurrection du Christ. S’il est descendu jusqu’à la nuit du tombeau, c’est bien pour nous porter dans son ascension pour que désormais nous ne soyons plus loin de Dieu, ni d’esprit , ni de corps. C’est aussi l’unité de la divinité et de l’humanité qui a été opérée par ce geste.
Le Christ est « vigne avec nous » en tant qu’homme, et « vigneron avec le Père » en tant que Dieu, nous explique saint Augustin. En effet il donne la grâce et en ce sens il est vigneron qui donne l’eau, l’engrais, la terre riche en sel minéraux, et la lumière pour le bien des sarments. La vigne est belle par ses sarments, mais les sarments ne valent que par leur attachement à la vigne.
Les sarments sont en effet la partie la plus visible quand ils bourgeonnent et commencent à porter du fruit. Nous sommes donc la beauté de l’Eglise, la face visible de l’église, nous faisons l’image de l’Eglise. De l’image des premières communautés, nous retenons une communauté bien soudée, partage, vivant comme des frères et des sœurs de sang. Quelle image de l’Eglise donnons-nous aujourd’hui ? Quelle est ma part dans le rayonnement de l’image de l’Eglise ?
Par son incarnation et par la belle image de la vigne intimement liée aux sarments, le Christ nous montre que le rendez-vous avec Dieu n’est plus à dix mille lieux d’ici, l’heure de l’adoration en esprit et en vérité a sonné. Le Christ est présent dans nos frères les hommes, juste à côté de nous dans notre quotidien. Le frère, la sœur que je côtois est un tour que Dieu me donne pour me rapprocher de lui, pour lui être intimement lié.
La division et la haine sont les emblèmes du règne du démon tandis que l’unité et l’amour sont les insignes royaux de Dieu. Quel insigne caractérise ma relation aux autres ? Car comme le dit clairement Saint Jean dans la deuxième lecture, « nous devons aimer non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité ». C’est le grand commandement que le Christ nous a apporté, puissions nous l’observer fidèlement pour rester attacher à la vigne et produire ainsi des fruits qui demeurent.
P. Cyrille Bouda
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