Lorsque Jésus répond à cette question qui lui est posée sur « le grand commandement », nous sommes à une période tardive de l’histoire d’Israël, qui a déjà presque deux mille ans … et les commandements aussi, ont eu leur « histoire » !
1ère période : le Sinaï, 1250 environ avant Jésus-Christ : par Moïse, Israël reçoit les 10 commandements)
La 2ème période vient aussitôt après, pour préciser des choses sur la vie quotidienne ; on arrive alors au chiffre de 613 … pas ridicule, quand on songe aux 2532 articles du code civil ou aux 1752 du code de droit canonique !
La 3ème période se situe à la fin des 40 années dans le désert, juste avant la mort de Moïse ; là, il n’y a plus qu’un seul commandement, on l’écoute (Dt 30) : Je te propose aujourd'hui de choisir ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Écoute les commandements que je te donne aujourd'hui : aimer le Seigneur ton Dieu, marcher dans ses chemins, garder ses ordres, ses commandements et ses décrets. Alors, tu vivras et te multiplieras […] Mais si tu détournes ton cœur, si tu n'obéis pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, je te le déclare aujourd'hui : certainement vous périrez, […] je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance,
Jésus dit : « voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est alors que commence la 4ème période, cette fois avec deux commandements. La nouveauté, ici, réside dans le fait que l’amour du prochain et de Dieu ne sont plus juxtaposés, comme deux éléments qui s’appellent l’un l’autre, Ils sont les deux faces d’une même réalité.
L’amour de Dieu et l’amour du prochain font l’objet d’une même recherche, d’une même démarche. Il n’y a pas de lutte entre la prière, amour de Dieu et l’action, amour des autres, la prière et l’action sont les deux faces d’un même amour de Dieu, qui se traduit par l’amour des autres.
Tout cela est rendu possible par le don de l’Esprit Saint, qui est répandu dans nos cœurs afin que nous aimions, que nous nous aimions du même amour que Dieu !
Nous avons eu un beau cadeau, dimanche dernier, au week-end jeunes familles : les soeurs du Grand Fougeray ont fait une sorte de "relecture" des commandements, sur le mode du "oui" . Les trois premiers commandement sont un oui à Dieu (Dieu, premier servi, même avant le rugby !), le quatrième est un oui à la famille, le cinquième à la vie, le sixième et le neuvième sont des oui à l'amour, le septième et le dixième sont un oui à la société, le huitième commandement est un oui à la vérité ... mais pour pouvoir dire oui, il faut savoir dire non !
J'ai une suggestion à vous faire : réapprendre les commandements (au cas où ...) et surtout vous demander comment "prendre les devants" de chacun d'eux, plutôt que d'attendre d'être pris en défaut par l'un ou l'autre ; la vie en couple se résumerait-elle à ne pas offenser son épouse ou son époux ? Trouvons au contraire des manières nouvelles d'être encore plus attentifs, tendres, respectueux. Dieu nous a fait don de l'imagination, c'est pour que nous nous en servions dans un but noble !
Les vacances de la Toussaint nous font entrer dans une grande méditation sur la sainteté de Dieu, qui se reflète sur les visage de nos aînés les saints. Tout cela un "goût" céleste, une bonne odeur du Ciel, qui nous met en appétit ... spirituel !
P. Emmanuel d'Andigné
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