06 décembre 2011

Homélie du 16 octobre 2011-semaine missionnaire

Homélie du 29ème dimanche du Temps ordinaire-Année A

Aujourd’hui commence la semaine missionnaire mondiale. Ce n’est pas une nouveauté car une telle semaine existe tous les ans. Mais il est bon et nécessaire que l’Eglise nous remette périodiquement devant les exigences essentielles de notre vie chrétienne. Or, être missionnaire est l’affaire de chacun et chacune.

Autrefois ce terme était réservé aux prêtres, religieux et religieuses qui partaient dans des pays lointains rencontrer des populations aux langues inconnues, aux coutumes surprenantes, aux mentalités considérées comme peu évoluées, sinon barbares. Ces missionnaires, le plus souvent, surtout les femmes, partaient pour ne plus revenir dans leur pays natal. C’était un adieu définitif à leur famille. On peut s’incliner devant de tels sacrifices acceptés en esprit de foi et pour partager cette foi. On peut leur appliquer ces mots de Saint Paul aux Thessaloniciens : « A tout instant nous rendons grâce à Dieu à cause de vous tous, en faisant mention de vous dans nos prières. Sans cesse nous nous souvenons que votre foi est active, que notre charité se donne de la peine, que notre espérance tient bon en Notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. »

Avant la guerre de ,1939-1945, la deuxième guerre mondiale, quand on rencontrait dans les rues de la ville d’Angers un noir, on en parlait en famille, car c’était rare, exceptionnel. On pensait alors à ces missionnaires d’Afrique et d’autres continents lointains. Les temps ont bien changé, et dans certains quartiers de la capitale il y a autant de gens colorés que de blancs, sinon plus. C’est une raison de nous rappeler les lignes du prophète Isaïe : « Parole du Seigneur au roi Cyrus : Je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre ; en dehors de moi, il n’y a pas de Dieu. »

Quelles sont les croyances de tous ces gens que nous côtoyons sans cesse ? Quelle est notre responsabilité à leur égard ? Quel témoignage leur donnons-nous ?

Rendons grâce pour tout ce qui est très heureux. Parmi ces étrangers qui viennent sur notre sol, il se trouve des prêtres devenus chrétiens à la suite de l’évangélisation accomplie par les missionnaires partis de chez nous. Et nous sommes habitués à bénéficier des services de ceux qui maintenant viennent suppléer le manque de prêtres en nos régions. Les efforts et les sacrifices de nos prédécesseurs n’ont pas été vains. Ils portent du fruit d’une façon qui n’était pas prévue il y a seulement un demi-siècle.

Mais cela ne nous dispense aucunement de travailler à la mission de l’Eglise aujourd’hui.

Il se trouve, au cours de l’histoire, des vocations tout à fait remarquables. Je pense à cette laïque lyonnaise, Pauline Jaricot, qui ai 19ème siècle a lancé une organisation de sensibilisation de l’opinion aux questions missionnaires, qui est à la base de l’importante structure actuelles des Œuvres Pontificales Missionnaires.

Cet exemple souligne que l’action en faveur des missions n’est pas réservée aux « gens d’Eglise » comme l’on dit, ou aux personnes capables de s’expatrier plus ou moins longuement. Tout est dans la disposition du cœur.

Jésus interpellait les Pharisiens en leur disant : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Il leur rappelait les exigences de la justice en matière de transactions financières sans doute, mais surtout il éveillait leur conscience au sujet de leur relation à Dieu.

Rendons à Dieu ce qui est à Dieu. Or toute notre vie est à Dieu. Nous avons donc à lui rendre grâce pour tous ses dons, le don de la foi en premier lieu.

Chacun peut être missionnaire là où il est en répondant généreusement aux appels du Seigneur.

L’Eglise fête samedi Sainte Thérèse d’Avila. Tout en restant en Espagne, elle a eu un rayonnement mondial, qui se poursuit par la prière de toutes les carmélites. On sait que l’une d’elles, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus est devenue patronne des missions. Son témoignage se poursuit même par la vénération de ses reliques de pays en pays.

En ce dimanche c’est aussi la fête de Sainte Hedwige, mère de famille nombreuse très éprouvée, avant de devenir religieuse en Pologne.

C’est également la fête de Sainte Marguerite Marie, que le Seigneur chargeait d’obtenir l’institution d’une fête en l’honneur de son sacré Cœur.

Ces grandes figures de l’Eglise illustrent l’extrême variété des témoignages missionnaires, et des appels du Seigneur, exprimés notamment par le psaume :

« Allez dire aux nations : « Le Seigneur est Roi ! » « Racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! »

« Au Seigneur notre Dieu tout honneur et toute gloire ! »

Amen.

Père Jean Rouillard

Aucun commentaire: